Mesures financières du gouvernement de Bucarest
La Roumanie enregistre des retards dans l’exécution des engagements assumés envers ses créanciers internationaux. Elle a aussi besoin de quelques mois supplémentaires pour remédier à ces lacunes et pour entamer des négociations pour un nouvel accord — c’est la position de Bucarest récemment exprimée par le premier ministre roumain, Victor Ponta.
Corina Cristea, 15.01.2013, 12:49
La Roumanie enregistre des retards dans l’exécution des engagements assumés envers ses créanciers internationaux. Elle a aussi besoin de quelques mois supplémentaires pour remédier à ces lacunes et pour entamer des négociations pour un nouvel accord — c’est la position de Bucarest récemment exprimée par le premier ministre roumain, Victor Ponta.
L’exécutif a notamment pris des retards sur la privatisation des grandes compagnies d’Etat et le déroulement de la privatisation dans le cas de certaines sociétés, telles la compagnie nationale de transport aérien, Tarom, les usines énergétiques Oltenia, ou la compagnie d’électricité Electrica.
Des progrès sont encore nécessaires pour améliorer le système fiscal, mieux gérer les dépenses dans le secteur sanitaire, ou encore appliquer les politiques monétaires promues par la Banque centrale ou les mesures de surveillance du système bancaire de Roumanie. Autant de sujets à l’agenda de la visite qu’une délégation conjointe du FMI, de la Banque mondiale et de la commission européenne fait ces jours-ci à Bucarest afin d’évaluer l’accord de précaution d’environ 5 milliards d’euros, conclu avec la Roumanie au printemps 2011. Selon le ministre roumain délégué au budget, Liviu Voinea, le budget 2013 sera mis en discussion durant la première semaine de la visite, qui doit s’achever le 29 janvier. Et les négociations sur ce sujet ne s’annoncent pas difficiles, vu que, selon les autorités de Bucarest, les engagements sur le déficit et les dépenses budgétaires ont été respectés.
Liviu Voinea a également souligné que le budget 2013 n’était pas d’austérité mais de croissance. Et ce après que le déficit budgétaire eut été réduit en 2010 et 2011 aux dépens de la population qui a vu baisser son niveau de vie. Selon le ministre roumain délégué au budget, en 2012, le pouvoir a notamment visé à réduire les investissements inefficaces ainsi que les pertes.
L’analyste économique, Dan Suciu, estime qu’hormis le respect des engagements assumés, les autorités roumaines ont aussi un autre défi à relever. Il s’agit d’aboutir à une croissance économique durable, soit l’objectif de toutes les réformes et les ajustements de ces dernières années.
Les responsables de Bucarest et les bailleurs internationaux feront aussi le point sur l’opportunité et l’impact de plusieurs mesures envisagées par le gouvernement roumain. Parmi elles : la hausse du SMIC jusqu’à 177 euros contre 155 à présent, ou encore la réduction de la TVA dans le cas des produits alimentaires de base.
Pour sa part, la ministre de l’Emploi, Mariana Câmpeanu, a déclaré que les seules majorations des retraites et des salaires en 2013 seront celles que l’Union sociale libérale, au pouvoir, avait annoncées dans sa campagne électorale. Il s’agit d’une hausse de 4% dans le cas des retraites et de la récupération des 25% coupés en 2010, dans le cas des salaires de la fonction publique…( trad.: Alexandra Pop)