Mesures anti-inflation adoptées par la Banque centrale roumaine.
La banque nationale de Roumanie (BNR) a décidé mardi de
majorer non seulement le taux directeur mais aussi le taux auquel s’empruntent
les banques auprès de la banque centrale dans le cadre d’une tentative de contrôler
l’inflation. Le taux directeur a donc baissé de 1,75% à 1,5% par an, un mois
seulement après l’introduction d’une mesure similaire. Les analystes s’attendaient
à ce qu’elle soit majorée, surtout vu que d’autres banques centrales de la
région avaient pris des mesures pareilles. Dans un communiqué la BNR souligne
que le taux d’inflation a continué son évolution à la hausse pour se maintenir
à plus de 3,5%, soit la limite supérieure de la cible établie par l’institution.
Plusieurs raisons y ont contribué : la majoration considérable du prix du
gaz et de l’électricité au mois de juillet à laquelle est venue s’ajouter la hausse
du prix des carburants mais aussi la majoration significative du prix des
légumes au mois de septembre. Le taux annuel d’inflation devrait poursuivre son
évolution à la hausse jusqu’au milieu de l’année prochaine à cause
principalement de la flambée du prix des produits énergétiques au cours des
trois derniers mois et durant le premier trimestre de l’année 2022, suite à la
progression des cotations sur les marchés internationaux.
România Internațional, 10.11.2021, 19:11
L’analyste économique
Adrian Codîrlasu a expliqué pour la radio publique roumaine que la majoration
des prix était une conséquence mondiale de la décision de nombre de pays de ne
plus utiliser de l’énergie polluante, une tendance qui devrait se maintenir à
long terme. : « Pour l’avenir ces prix devraient rester volatils.
Peut-être qu’ils ne progresseraient plus, à l’exception du pétrole, au-delà des
niveaux actuels, mais les prix demeureront très volatils, vu que les systèmes
énergétiques connaissent une transformation notable afin de faire face aux
nouvelles demandes et réglementations relatives à la pollution. Par conséquent
il y a ce choc et qu’est ce qu’il y a d’important ? Eh bien, le prix de
toute marchandise ou service sera touché par au moins un de ces produits
énergétiques. Pourquoi ? Parce que ces produits contribuent à
la production des biens et à la prestation des services. Donc, on aura ce que
l’on appelle une inflation de 2e round, ou des effets du 2e round, c’est-à-dire
une croissance du taux d’inflation causée par la transposition des prix des
produits énergétiques dans tous les biens et des services de la consommation
privée », a expliqué Adrian Codîrlaşu.
Selon
la Banque Centrale, l’inflation devrait diminuer assez rapidement pour devenir
inférieure à 3,5% au 3e trimestre de 2023. En attendant, l’Institut national de
la statistique fait savoir que le taux annuel d’inflation a grimpé à 7,9% en
octobre 2021, par rapport à 6,3% en septembre, sur toile de fond de la
croissance des tarifs de l’électricité, du gaz, des combustibles et de l’huile
comestibles – les principaux produits devenus beaucoup plus chers cette année.
Qui plus est, en octobre dernier, aucune baisse de prix n’a été enregistrée par
rapport à octobre 2020.