Mécontentements des enseignants
Pour les syndicats de l’Education Nationale, la rentrée scolaire a été une bonne occasion pour organiser de nouvelles protestations contre plusieurs décisions des autorités, parmi lesquelles celle de majorer les salaires de seulement 4,5%. Le personnel de l’enseignement demande au gouvernement de payer des salaires de base conformément à une loi datant de 2017, qui prévoyait l’introduction il y a deux ans déjà d’une majoration de 16%. L’allocation d’un budget de l’Education nationale de 6% du Produit Intérieur Brut, l’octroi de bonus pour les conditions difficiles de travail, le paiement des heures supplémentaires, et la hausse du nombre des postes d’enseignants dans le système, figurent également parmi les demandes des syndicalistes.
Daniela Budu, 19.01.2022, 12:23
Pour les syndicats de l’Education Nationale, la rentrée scolaire a été une bonne occasion pour organiser de nouvelles protestations contre plusieurs décisions des autorités, parmi lesquelles celle de majorer les salaires de seulement 4,5%. Le personnel de l’enseignement demande au gouvernement de payer des salaires de base conformément à une loi datant de 2017, qui prévoyait l’introduction il y a deux ans déjà d’une majoration de 16%. L’allocation d’un budget de l’Education nationale de 6% du Produit Intérieur Brut, l’octroi de bonus pour les conditions difficiles de travail, le paiement des heures supplémentaires, et la hausse du nombre des postes d’enseignants dans le système, figurent également parmi les demandes des syndicalistes.
Fin 2021, ceux-ci menaçaient de déclencher la grève générale dans tout le système de l’Education nationale à partir du 10 janvier. Pourtant cette idée a été abandonnée en raison du fait que certains enseignants étaient en vacances. Le président de la Fédération des syndicats libres de l’enseignement, Simion Hancescu affirme que le nombre des personnes mécontentes ne fait qu’augmenter sur la toile de fond du manque de réaction des autorités. Ecoutons Simion Hancescu : « Il s’agit d’un cumul de mécontentements. Décembre dernier nous avons déposé au siège du Gouvernement roumain une pétition signée par 163 000 enseignants qui demandait d’appliquer la Loi numéro 153 à compter du 1er janvier 2022. Malheureusement, nous n’avons reçu aucune réponse. Trois jours de protestations devant le siège du gouvernement ont été suivis par le même silence de la part de l’exécutif. Puis, la semaine dernière nous avons protesté à nouveau devant le siège du gouvernement et le premier ministre a réagi par le même silence. C’est pourquoi nous avons décidé de passer à une forme de protestation qui implique davantage de personnes. Ils souhaitent tous passer à la grève générale. » a déclaré Simion Hancescu.
Selon un autre leader syndical, Marius Nistor, président de la Fédération des syndicats de l’Education nationale, ce ne sont pas uniquement les enseignants qui sont mécontents de cette situation. Ecoutons Marius Nistor : « Soyons clairs : il ne s’agit pas exclusivement des enseignants. Il s’agit de tout le personnel qui déroule son activité dans une école : professeurs, professeurs auxiliaires et autres salariés, tous nos collèges quelle que soit la fonction qu’ils remplissent au sein des institutions d’enseignement. » a précisé Marius Nistor.
Côté autorités, le ministre de l’Education nationale Sorin Cîmpeau affirme que les salaires des enseignants devraient absolument être motivants et que le mécontentement des protestataires est tout à fait normal, puisque la loi de 2017 n’a pas été appliquée. Néanmoins le ministre appelle les enseignants de faire preuve de retenue, étant convaincu que leur vaste majorité n’abandonneraient pas leurs élèves, touchés déjà par l’enseignement en ligne imposé périodiquement à cause du contexte épidémiologique. Selon le responsable roumain, suite aux majorations appliquées jusqu’ici, un professeur débutant touche un salaire net d’un peu plus de 500 euros, alors qu’un professeur qui a 40 ans d’ancienneté touche près de 900 euros. A tous ces salaires s’ajoutent aussi des bonus, affirme le ministre Cîmpeanu.
Et les enseignants ne sont pas les seuls mécontents des décisions des autorités. Une partie des élèves ont récemment protesté contre l’introduction d’un critère plus restrictif pour l’octroi des bourses pour le mérite. Cette démarché n’a pas eu du succès jusqu’ici et la décision du ministère demeure inchangée.