Manifestations et préparatifs des élections présidentielles
Un nouveau scrutin présidentiel aura lieu en Roumanie en mai prochain, mais nombreux sont ceux qui demandent l'organisation du second tour d'élections pour la fonction suprême, annulé en décembre
Ştefan Stoica, 13.01.2025, 12:17
La semaine dernière, la coalition gouvernementale composée par le Parti Social-Démocrate, le Parti National Libéral et Union Démocrate Magyare de Roumanie a établi que les élections présidentielles auraient lieu les 4 et 18 mai prochains. L’exécutif de Bucarest prépare les documents nécessaires pour rendre ces datesofficielles. Le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu a admis qu’une grande attente publique existait naturellement au sujet des dates de l’élection présidentielle.
Par ailleurs, les manifestants descendus dans la rue envoient un message beaucoup plus radical : la Cour constitutionnelle a annulé de manière injustifiée le second tour de l’élection présidentielle et doit revoir sa décision rendue le 6 décembre. Une telle demande de révision a été déposée vendredi par les avocats du candidat indépendant CălinGeorgescu, l’extrémiste pro-russe qui a remporté de manière inattendue le premier tour de l’élection présidentielle, organisé le 24 novembre dernier.Lorsque cette demande était déposée auprès de la Cour Constitutionnelle de Roumanie des milliers de fidèles de M Georgescuprotestaient dans la rue pour le soutenir.
Dimanche dernier, l’Alliance pour l’Union des Roumains, parti porte-drapeau de la triade souverainiste au Parlement, a organisé une grande manifestation légale à Bucarest, où des dizaines de milliers de personnes venues de tous les coins du pays ont demandé la reprise du second tour de l’élection présidentielle et la démission du président Klaus Iohannis.
Le « Rassemblement pour la démocratie », comme elle a été appelée, comprenait une marche entre le gouvernement et le palais présidentiel.
« Dans une Roumanie normale, à la fin de la journée, le locataire illégitime de Cotroceni, Klaus Werner Iohannis, annoncera sa démission et nous rentrerons dans le cadre institutionnel, afin de respecter la volonté du peuple roumain », a déclaré le leader de l’Alliance pour l’Union des Roumains George Simion. Et d’annoncer que les manifestations se poursuivraient jusqu’à ce que toutes les revendications de ce rassemblement soient satisfaites. Qui plus est, le jour de l’Union des Principautés, le 24 janvier, des dizaines de milliers de personnes descenderont dans la rue, promet M Simion.
Réactions d’Elena Lasconi
La présidente de l’Union Sauvez la Roumanie, Elena Lasconi, qui s’est qualifiée pour le deuxième tour du scrutin présidentiel aux côtés de Monsieur Georgescu, a déclaré qu’elle comprenait les Roumains qui étaient venus manifester pour faire partà la Cour Constitutionnelle du « mécontentement pour la façon dont elle a utilisé son pouvoir de manière discrétionnaire », mais selon elle la solution ne se trouvera ni dans la rue ni sur les réseaux sociaux.A son avis le geste de normalité serait que Klaus Iohannis se retire et laisse le président du Sénat diriger la Roumanie par intérim.
Rappelons-le, la Cour Constitutionnelle a annulé les élections présidentielles de novembre-décembre de l’année dernière, après que le Conseil suprême de défense nationale ait publié un rapport sur une ingérence étrangère dans le processus électoral en faveur de CalinGeorgescu et un prétendu financement illégal de sa campagne. Les faits incriminés dans le rapport, sur lesquels repose la décision sans précédent de la Cour constitutionnelle, n’ont pas encore été confirmés par les enquêtes judiciaires, ce qui soulève un grand point d’interrogation sur la décision de la Cour Constitutionnelle. Par conséquence, Klaus Iohannis continue d’occuper le siège présidentiel, bien qu’il ait achevé son second mandat le 21 décembre.