Manifestations et mesures sociales en Roumanie
Daniela Budu, 07.04.2022, 12:38
Les dirigeants de la coalition gouvernementale PSD – PNL
– UDMR (respectivement, le Parti social démocrate, le Parti national libéral et
l’Union démocrate magyare de Roumanie) ont analysé la version finale du train
de mesures économiques et sociales visant à protéger la population contre la
crise économique actuelle. Ils ont promis de présenter le projet de manière
officielle dès la semaine prochaine. Il s’agit d’un plan de 3,5 milliards
d’euros financé en partie par l’UE à hauteur de 1,4 milliards d’euros. Ces
mesures ont été discutées à Bruxelles par le ministre roumain des Finances
Adrian Câciu et les responsables européens. Parmi les mesures adoptées on
retrouve : l’octroi de vouchers de 50 euros pour les familles les plus
vulnérables, la revalorisation de 6 euros des tickets restaurant et de la somme
allouée aux repas des patients dans les hôpitaux, ainsi qu’une aide pour
l’achat de carburant. Marcel Ciolacu, chef de file du PSD a aussi évoqué la
question des prix des matériaux de construction :
« Les investissements en Roumanies sont bloqués à
cause du prix élevé des matériaux de construction. Les gouvernements n’y sont
pour rien, c’est une conséquence de la guerre en Ukraine. L’important est
d’atténuer ces conséquences sur notre économie et d’endiguer l’inflation… Il
faut relancer les investissements et donner l’impulsion afin de rétablir un
équilibre et diminuer l’inflation. »
Marcel Ciolacu a ajouté que les PME avaient aussi proposé une revalorisation du salaire minimum de 40 euros environ, un montant qui ne
serait pas imposable. Le gouvernement a aussi décidé que les travailleurs dont
l’activité serait directement impactée par la guerre en Ukraine pourraient
bénéficier d’une indemnité financée par l’assurance chômage. Selon le ministère
du Travail, cette mesure sera appliquée jusqu’à la fin de l’année. Elle visera
les salariés d’entreprises directement ou indirectement concernées par
l’impossibilité d’effectuer des transactions avec les opérateurs économiques
d’Ukraine, de Russie ou du Belarus, ainsi que les employés des entreprises
roumaines soumises aux sanctions internationales. Ces discussions ont eu lieu
sur fond de manifestations de 35 fédérations syndicales des secteurs privés et
publics, affiliées au Bloc national syndical.
Ce dernier demande l’adoption de mesures compensant les conséquences
économiques et sociales de la guerre en Ukraine. Il sollicite aussi
l’instauration en urgence de mesures permettant d’assurer la sécurité
énergétique et alimentaire des Roumains face à l’augmentation des prix de
l’énergie et des carburants. Dans ce contexte d’incertitude suite à l’invasion
de l’Ukraine par la Russie, des manifestations similaires ont eu lieu dans
d’autres Etats membres de l’UE. (Trad : Charlotte Fromenteaud)