Manifestations anti-gouvernementales
Dimanche
soir, des milliers de Roumains sont à nouveau descendus dans les rues de
Bucarest et d’autres villes de Roumanie, en signe de solidarité avec les
magistrats qui accusent la récente
Ordonnance d’urgence gouvernementale n°7 d’entraver leur activité. Dans la
capitale roumaine, mais aussi à Sibiu, Cluj, Constanţa, Iaşi, Timişoara et
Galaţi, les manifestants ont demandé la démission du ministre de la justice, Tudorel
Toader, l’abrogation de l’acte normatif et la suppression de la section chargée
d’enquêter les magistrats.
Corina Cristea, 04.03.2019, 13:18
Les manifestants les plus nombreux se sont réunis,
comme d’habitude, à Bucarest, où la manif a continué avec une marche dans les
rues de la capitale et où les acteurs du Théâtre national ont également
protesté devant leur établissement. Le gouvernement a fait savoir qu’il
n’allait pas abandonner l’acte normatif, à l’origine de protestations massives
dans les rangs des magistrats roumains. Pourtant, le ministre de la justice,
Tudorel Toader, avait affirmé avoir mis en page un projet d’ordonnance
d’urgence qui abrogerait plusieurs dispositions de l’OUG n°7. Le document en
question, présenté à la première ministre Viorica Dăncilă et remis au Conseil
supérieur de la magistrature, abroge les articles concernant les délégations de
fonctions et la condition de la bonne réputation, a précisé la présidente du
CSM, Livia Savonea. Les manifestations de rue ont lieu sur la toile de fond des
protestations des magistrats du siège et du parquet, qui ont exprimé, ces
derniers jours, leur mécontentement, y compris en suspendant leur activité.
Les
manifestations antigouvernementales concernent également l’Ordonnance d’urgence
n°114, que la Commission européenne mentionne dans son rapport semestriel sur
la Roumanie parmi les facteurs à même de menacer le bon fonctionnement du
secteur financier. Le Parti social-démocrate, principale composante de la
coalition gouvernementale de Bucarest, accepte l’idée de modifier l’acte
normatif, tant que l’objectif principal reste en place – à savoir des crédits à
faibles intérêts pour la population et les compagnies. De leur côté, les
représentants du ministère des finances et ceux de l’Association roumaine des
banques essaient de voir si des modifications s’imposent au texte de
l’ordonnance concernant certaines mesures fiscales. L’Association des
Entrepreneurs du bâtiment y a déjà déposé plusieurs amendements qui devraient
être examinés par les députés. L’acte normatif contient, selon eux, des
dispositions bénéfiques pour le secteur du BTP, mais aussi d’autres qui
devraient être modifiées. Pour leur part, les représentants de l’industrie du
gaz de Roumanie ont averti contre un impact négatif de l’Ordonnance n°114 sur les
investisseurs, mais aussi sur le budget de l’Etat. (Trad. : Ileana Ţăroi)