Manifestation sans accrochages le 10 août
Environ 25.000 personnes ont manifesté samedi
soir à Bucarest, devant le siège du gouvernement, pour réclamer des
réponses : un an après la répression violente de la manifestation de 2018,
les coupables n’ont toujours pas été trouvés. Rappelons que le rassemblement d’il
y a un an des quelque 100.000 Roumains mécontents de l’exécutif PSD-ALDE a été
marqué par une intervention considérée comme brutale et disproportionnée des
forces de l’ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et ont fait usage de
canons à eau. Il y a eu des blessés dans les deux camps et plusieurs dossiers
pénaux ont été ouverts, dont l’instruction est en cours par
les procureurs de la Direction d’investigation des infractions de criminalité
organisée et de terrorisme.
Daniela Budu, 12.08.2019, 13:13
Environ 25.000 personnes ont manifesté samedi
soir à Bucarest, devant le siège du gouvernement, pour réclamer des
réponses : un an après la répression violente de la manifestation de 2018,
les coupables n’ont toujours pas été trouvés. Rappelons que le rassemblement d’il
y a un an des quelque 100.000 Roumains mécontents de l’exécutif PSD-ALDE a été
marqué par une intervention considérée comme brutale et disproportionnée des
forces de l’ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et ont fait usage de
canons à eau. Il y a eu des blessés dans les deux camps et plusieurs dossiers
pénaux ont été ouverts, dont l’instruction est en cours par
les procureurs de la Direction d’investigation des infractions de criminalité
organisée et de terrorisme.
Selon les organisateurs de la protestation de
samedi, qui a eu lieu sans incidents, les manifestants présents sur la Place de la Victoire s’insurgeaient dans le même temps contre la situation politique et
sociale du pays. Quatre personnes ont été arrêtées, car en possession d’armes
blanches et de sprays lacrymogènes. Onze autres personnes ont eu besoin de
soins médicaux à cause des températures élevées enregistrées samedi dans la
capitale. Il y a également eu des manifestations dans
d’autres grandes villes de Roumanie, mais aussi à l’étranger, surtout dans les
capitales européennes qui accueillent des communautés importantes de Roumains. Le
ministre de l’Intérieur par intérim, Mihai Fifor, a remercié les participants
pour leur manière civilisée et paisible de manifester. « Nous avons tous
été témoins d’un acte démocratique sain », a écrit le ministre sur un
réseau social. Mihai Fifor a aussi remercié les autorités impliquées pour leur
mobilisation, pour l’attitude responsable dont elles ont fait preuve et pour
leur professionnalisme.
Les médias étrangers ont aussi parlé de la
protestation de Bucarest. « Des milliers de personnes se sont rassemblées
en Roumanie pour marquer un an depuis les manifestations violentes », ont
titré les Britanniques de « This Is Money ». Ils détaillent dans
l’article : « La manifestation a été organisée et promue par des
groupes de Roumains qui travaillent à l’étranger, désabusés par ce qu’ils
appellent la corruption enracinée, une administration publique faible et les tentatives
de la coalition au pouvoir d’affaiblir le système judiciaire dans un des pays
les plus corrompus d’Europe. » L’édition anglaise de Radio Free Europe
titre, elle, « Souviens-toi… l’été dernier » et signale le fait que
des mouvements de protestation ont également eu lieu ailleurs dans le pays. La
télévision allemande Deutsche Welle note, de son côté, que la manifestation a
eu lieu dans un contexte où la coalition gouvernementale est affaiblie par
rapport à l’année dernière, après les élections européennes, mais aussi après
la condamnation au mois de mai du leader du Parti social-démocrate, Liviu Dragnea, a trois ans et
demi de prison pour des faits de corruption. (Trad. Elena Diaconu)