Maia Sandu entame son deuxième mandat de présidente
Maia Sandu est la première présidente de la République de Moldova à obtenir le deuxième mandat par vote direct
Mihai Pelin, 27.12.2024, 12:47
Coup d’envoi au deuxième mandat de cheffe d’Etat pour Maia Sandu, fonction qu’elle a obtenue à l’issue des élections d’automne. Elle a prêté serment lors d’une réunion solennelle conjointe du Parlement et de la Cour constitutionnelle. Dans son discours d’investiture, elle a déclaré qu’elle acceptait son deuxième mandat « avant tout avec modestie et détermination » qui se donne pour missiond’intégrer « la Moldova dans l’Union européenne ». Et pourtant elle a averti que l’intégration européenne ne devait pas être considérée comme un « ticketen business class pour le paradis ».
Réalisations et nouveaux objectifs
Maia Sandu a aussi fait le point sur les réalisations de son premier mandat, soulignant que la République de Moldova avait réussi à devenir plus indépendante d’un point de vue énergétique et respectée par les dirigeants occidentaux. La cheffe de l’Etat moldave a appelé la société à se mobilisertout entière en vue du processus d’adhésion à l’UE. Selon Maia Sandu, la République de Moldovaest respectée par les leaders occidentaux justement en raison des succès de son précédent mandat.
Maia Sandu : « La Moldova est plus respectée que jamais. Le monde nous regarde avec admiration et intérêt et nous soutient dans notre rêve. Le reste dépend de nous. Nous avons commencé à nous libérer de la dépendance énergétique. Même si les prix restent élevés, personne ne peut plus nous obliger à rien. Nous avons réussi à ouvrir largement la porte vers l’UE, chose non négligeablepour le plan et le projet national. Il nous reste encore beaucoup à faire, mais nous sommes dans la bonne voie. Je vous exhorte à avancer avec confiance. »
Pour son 2e mandat, la présidente moldave se propose de continuer à insister sur la réforme de la Justice, qui, à son avis, est « attendue depuis des décennies ». « Le gouvernement aura en moi un partenaire sérieux et dévoué, mais aussi un critique sévère en cas de mauvaise performance », a précisé Maia Sandu.
La Roumanie et la République de Moldova continueront à œuvrer pour le bien-être, la stabilité, les valeurs européennes, la résilience et la démocratie, a déclaré, pour sa part, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, qui a félicité la présidente du pays voisin pour avoir entamé son deuxième mandat.
A noter aussi que Maia Sandu est la première femme cheffe d’État et le sixième président de la République de Moldova. Elle a obtenu son deuxième mandatsuite à uneélection directe, ce qui est une première pour la politique de Chisinau, à l’issue du second tour de l’élection présidentielle du 3 novembre dernier. C’est surtout grâce à la diaspora moldave qu’elle a réuni plus de 940 000 voix contre son adversaire soutenu par les socialistes, AlexandrStoianoglo, qui a obtenu un peu plus de 750 000 voix. Bien qu’elle ait remporté les élections dans leur ensemble, MaiaSandu a perdu à petite distance dans les circonscriptions du pays face à Monsieur Stoianoglo, ancien procureur général.
Rappelons-le, parallèlement à l’élection présidentielle, la Moldova a aussi organisé un référendum national au sujetde l’adhésion à l’UE en tant que objectif stratégique à inscrire dans la Constitution. Un referendum qui a été adopté avec un score de 51,4 % de voix favorables.
Guerre hybride menée par la Russie
L’année 2024 a été importante pour la République de Moldova, qui a consolidé son parcours européen grâce au référendum et aux élections présidentielles. Elle a pourtant mis une fois de plus en lumière la profonde polarisation de sa société, car les deux exercices électoraux se sont terminés sur des scores serrés. Durant la campagne électorale, les autorités et la société civile ont dévoilé plusieurs ingérences de la Russie, soit une véritable guerre hybride, orchestrée et financée par le groupe d’Ilan Şor, l’oligarque moldave qui a fui à Moscou pour échapper à la prison. Les autorités de Chisinau ont découvert plusieurs stratagèmes visant à organiser et acheter des voix, ainsi que de véritables campagnes de dénigrement et de propagation de fausses nouvelles. Autant de défis à relever par ce petit pays qui tente de se frayer un chemin au sein de l’Europe.