L’Ukraine et le flanc oriental
Roxana Vasile, 25.01.2022, 11:31
La Roumanie partage avec l’Ukraine ses frontières du nord
et du sud-est, et elle accueille, à Deveselu, dans le sud, le bouclier
anti-missile américain, qui est une capacité militaire otanienne. Moscou, pour
sa part, demande à l’Alliance atlantique, comme garantie de sécurité, de ne pas
recevoir l’Ukraine dans ses rangs. Alors qu’elle nie tout plan d’invasion de
l’Ukraine, la Russie a déployé environ 100 000 militaires et de la technique de
combat aux frontières avec son voisin. L’OTAN lui répond que chaque État est
libre de prendre les décisions qu’il juge opportunes, sans aucune ingérence
extérieure.
Moscou demande également à l’Alliance de retirer la
technique militaire installée dans les États l’ayant rejointe après 1997, donc
de Roumanie aussi. Et elle insiste là-dessus, malgré les affirmations répétées,
venues de Bucarest et du siège de l’OTAN à Bruxelles, de la fonction strictement
défensive des installations de Deveselu.
C’est dans ce contexte que le ministre roumain des
affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a réitéré, lundi, le besoin que l’Union
européenne, de concert avec les États-Unis, accélère la mise au point de sanctions
sectorielles et individuelles contre la Russie à des fins de désengagement
militaire, mais aussi pour répondre de la meilleure manière en cas d’escalade
des tensions. Le ministre roumain, qui s’exprimait lundi, à la réunion des
chefs des diplomaties de l’UE, à Bruxelles, a aussi proposé la tenue d’une
réunion de ses homologues à Kiev, pour exprimer ainsi la solidarité avec
l’Ukraine. En même temps, il a remercié de nouveau le président américain Joe
Biden d’avoir annoncé le renforcement de la présence militaire américaine sur
le flanc oriental de l’OTAN, y compris en Roumanie, en cas de dégradation de la
situation sécuritaire. La consolidation de la posture de l’Alliance sur son
flanc Est doit se faire le plus rapidement possible, vu son important effet de
désengagement militaire, a ajouté le chef de la diplomatie de Bucarest.
D’ailleurs, ce même lundi, l’OTAN annonçait, via un
communiqué de presse, que ses États membres avaient placé des forces en attente
et envoyé des navires et des avions de combat pour renforcer la défense en
Europe de l’Est.Moscou dénonce
« une hystérie » et des actions pour « exacerber les tensions
par des mensonges ».
De son côté, l’Alliance atlantique rappelle que, depuis
l’annexion illégale de la Crimée en 2014, l’OTAN a consolidé sa présence dans
sa partie orientale, notamment avec quatre groupes tactiques de combat
multinationaux installés en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne. Ces unités
sont préparées à intervenir, souligne l’OTAN, avertissant qu’une attaque contre
un des alliés sera considérée comme une attaque contre l’Alliance dans son
ensemble. (Trad. Ileana Ţăroi)