L’UE diversifie ses sources de gaz naturel
Tous les spécialistes ayant averti sur un éventuel emploi de l’arme énergétique et sur une possible décision de la Russie de couper les livraisons de gaz à l’Union européenne après les opérations de maintenance des gazoducs semblent avoir eu raison. Le géant gazier russe Gazprom, qui détient le monopole sur les exportations de gaz russe par le biais des gazoducs, a invoqué une situation de force majeure dans le cas d’au moins un client important en Europe, conformément à une lettre citée par Reuters. Gazprom affirme ne pas avoir eu la possibilité de respecter ses obligations de fournisseur à cause de circonstances « extraordinaires », hors de son contrôle. Invoquer la situation de force majeure, utilisée lorsqu’une affaire est touchée par une situation hors de son contrôle, amplifiera les tensions entre la Russie et l’Occident dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine, note Reuters.
Ştefan Stoica, 19.07.2022, 00:39
Tous les spécialistes ayant averti sur un éventuel emploi de l’arme énergétique et sur une possible décision de la Russie de couper les livraisons de gaz à l’Union européenne après les opérations de maintenance des gazoducs semblent avoir eu raison. Le géant gazier russe Gazprom, qui détient le monopole sur les exportations de gaz russe par le biais des gazoducs, a invoqué une situation de force majeure dans le cas d’au moins un client important en Europe, conformément à une lettre citée par Reuters. Gazprom affirme ne pas avoir eu la possibilité de respecter ses obligations de fournisseur à cause de circonstances « extraordinaires », hors de son contrôle. Invoquer la situation de force majeure, utilisée lorsqu’une affaire est touchée par une situation hors de son contrôle, amplifiera les tensions entre la Russie et l’Occident dans le contexte de l’invasion russe en Ukraine, note Reuters.
L’Union européenne, qui a imposé des sanctions à la Russie s’ambitionne de renoncer totalement à l’utilisation des combustibles fossiles en provenance de la Russie à l’horizon 2027, mais souhaite que l’approvisionnement se poursuive pour le moment. Les Etats de l’Union sont loin d’avoir réussi à constituer leurs réserves pour cet hiver. Par ailleurs, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé lundi un accord avec l’Azerbaïdjan visant en quelques années à doubler les importations de gaz de l’UE en provenance de cette ancienne république soviétique du Caucase. L’année dernière, l’Azerbaïdjan a fourni quelque 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel à l’Europe par le biais des gazoducs qui traversent la Géorgie et la Turquie et les livraisons dépasseront les 10 milliards de mètres cubes cette année même. Entre temps, les importations de gaz russe se sont élevées l’année dernière à 155 milliards de mètres cubes ou près de 40% du nécessaire de l’UE.
Ces chiffres illustrent pleinement cette dépendance énergétique de l’Europe envers Moscou. C’est la raison pour laquelle Bruxelles cherche à diversifier l’approvisionnement en gaz du bloc communautaire. Moscou a commencé déjà à réduire les livraisons envers plusieurs Etats, et les européennes craignent une coupure totale des livraisons, en tant que réaction aux sanctions adoptées par l’UE à l’encontre de la Russie.
Avec une production interne importante et une loi gérant l’exploitation des hydrocarbures en haute mer finalement adoptée ainsi que des gisements importants en mer Noire, la Roumanie pourrait couvrir de ses propres sources sa consommation de gaz de cet hiver, sans recourir aux importations, affirme l’ancien président de l’Autorité nationale de réglementation de l’énergie, Niculae Havrileţ. Ce scénario est tout à fait plausible à son avis : « Sans nul doute c’est un programme réalisable, c’est un scénario parfaitement réalisable, mais nous savons que ces jours-ci lorsque nous nous confrontons aussi à d’autres problèmes que ceux strictement liés à la structure de la consommation de gaz, nous risquons de nous confronter aussi à d’autres difficultés. De ce point de vue le ministère de l’énergie a promu un plan de réaction en cas de problème d’alimentation en gaz naturel » précise M Havrilet. Selon lui, la Roumanie pourrait aider aussi d’autres Etats de l’UE à s’approvisionner en gaz naturel, mais via un système de compensation et non pas à titre gracieux.