L’UE débat de l’Ukraine
Réunis jeudi lors dun sommet extraordinaire à Bruxelles, les chefs dEtat et de gouvernement de lUE ont franchi le pas en décidant des sanctions politiques contre la Russie. Ils ont ainsi convenu dune stratégie progressive de sanctions, en trois étapes, dont la première consiste à suspendre les négociations sur laccord permettant la libéralisation des visas pour les Russes souhaitant voyager dans lUE. Parmi les 28, les membres du G8 ont également reporté indéfiniment leur retour à la table de ce sommet qui devrait être accueilli par Sotchi, en juin prochain.
Bogdan Matei, 07.03.2014, 13:04
Réunis jeudi lors dun sommet extraordinaire à Bruxelles, les chefs dEtat et de gouvernement de lUE ont franchi le pas en décidant des sanctions politiques contre la Russie. Ils ont ainsi convenu dune stratégie progressive de sanctions, en trois étapes, dont la première consiste à suspendre les négociations sur laccord permettant la libéralisation des visas pour les Russes souhaitant voyager dans lUE. Parmi les 28, les membres du G8 ont également reporté indéfiniment leur retour à la table de ce sommet qui devrait être accueilli par Sotchi, en juin prochain.
Dans le même temps, les Etats membres ont menacé de prendre des sanctions plus sévères, notamment économiques, si Moscou ne passait pas rapidement aux pourparlers avec les autorités légitimes de Kiev. LUnion européenne a aussi jugé « illégale » la décision du parlement pro-russe de Crimée de demander le rattachement de cette république autonome à la Russie, soulignant que le départ des troupes russes de la péninsule était essentiel pour le maintien de la souveraineté et de lintégrité territoriale de lUkraine.
Participant au Conseil européen de Bruxelles, le chef de lEtat roumain, Traian Basescu a annoncé la disponibilité de Bucarest de participer aux négociations pour régler le conflit entre Kiev et Moscou. En plus du fait que la Roumanie et lUkraine partagent une frontière commune sétalant sur plusieurs centaines de kilomètres, Bucarest a tous les atouts pour se situer comme partenaire équilibré dans un éventuel processus de négociation, a estimé le président roumain.
Dune part, la Roumanie nest pas dépendante des importations de gaz russe, ce qui élimine un possible facteur de pression dans les discussions, de lautre, elle na pas dintérêts économiques majeurs dans la relation avec la Fédération russe, a encore dit Traian Basescu : « Nous avons plus de 400.000 Ukrainiens roumanophones, ce qui en fait la deuxième minorité du pays, après les Russes; par conséquent, ce qui se passe avec les minorités sur le territoire de lUkraine nous intéresse. Un autre argument est celui de la position géographique, la Roumanie étant le pays membre de lUE le plus proche de la Crimée, se situant à quelque 160 milles nautiques de la péninsule, ce qui veut dire à peine dix heures de navigation pour lun des 400 navires de la flotte russe basée a Sébastopol. Enfin, la Roumanie se situe à 100 kilomètres dun autre conflit gelé, celui de Transnistrie ».
Il a également annoncé quil avait donné son feu vert à la participation des experts roumains à la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine et quil avait demandé aux nouvelles autorités de Kiev de renoncer à la loi ayant abrogé la législation antérieure visant les minorités. Labrogation de ce texte prive le roumain du statut de langue régionale. Bucarest a fait savoir à maintes reprises quil souhaitait que la communauté roumaine du pays voisin bénéficie des normes européennes en la matière. Le point sur les relations roumano-ukrainiennes sera dailleurs fait dès lundi quand le ministre roumain des Affaires étrangeres, Titus Corlatean, est attendu en visite officielle à Kiev où il devrait rencontrer notamment son homologue ukrainien, Andrii Dechtchitsa. (trad.: Andrei Popov)