L’OTAN, un nouveau leader
Après 10 ans de mandat, le Norvégien Jens Stoltenberg laisse le poste de secrétaire général de l'Otan au Néerlandais Mark Rutte.
Ştefan Stoica, 01.10.2024, 12:33
Ce mardi, 1er octobre, l’ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte est entré officiellement en fonction à la tête de l’OTAN. Il succède au Norvégien Jens Stoltenberg à la plus haute fonction politique de l’alliance politique et militaire la plus forte de l’histoire. Selon l’AFP Monsieur Stoltenberg a refusé de donner des conseils à son successeur, mais il a souligné que la tâche principale d’un chef de l’OTAN était de maintenir l’unité des alliés. « Dans une situation géopolitique tellement difficile, il est très important de maintenir la continuité et la même voie en matière de politique étrangère et de sécurité », a déclaré un autre diplomate de l’Otan, cité par l’agence française.
Un mandat compliqué
Dans ses 10 ans d’activité à la tête de l’Otan, Jens Stoltenberg a eu le mandat le plus compliqué, qui a débuté en 2014, l’année de l’annexion de la Crimée par la Russie, et s’est terminé en pleine guerre contre l’Ukraine. Monsieur Stoltenberg a orienté l’Alliance vers un appui constant à l’ancien Etat soviétique, victime de l’agression illégale de Moscou. Il a proposé et obtenu un engagement des Etats membres à fournir au moins 40 milliards d’euros par an à l’Ukraine et à s’impliquer pleinement dans l’aide militaire occidentale.
Les Alliés ne devraient pas être dissuadés de fournir davantage d’aide militaire à l’Ukraine en raison de la « rhétorique nucléaire irresponsable » de Vladimir Poutine, a déclaré Jens Stoltenberg dans une interview accordée à Reuters à la fin de son mandat. « Chaque fois que nous avons accru notre soutien avec de nouveaux types d’armes – chars de combat, missiles à longue portée ou F-16, les Russes ont tenté de nous arrêter », a déclaré le responsable Norvégien. Et d’ajouter que le plus grand risque pour l’OTAN serait une victoire de Vladimir Poutine en Ukraine. « Je ne crois pas que nous puissions faire Poutine changer d’avis. Mais je crois que nous pouvons changer son calcul. En donnant plus d’armes à l’Ukraine, nous pouvons faire comprendre à Poutine qu’il ne peut pas obtenir ce qu’il veut par la force et le rendre si coûteux qu’il devra accepter que l’Ukraine a le droit démocratique souverain d’exister en tant que nation démocratique souveraine », a déclaré Jens Stoltenberg.
Les réactions de l’OTAN face à la situation en Ukraine
Contrainte ces derniers temps à réagir à des changements géopolitiques majeurs, l’Alliance a renforcé son flanc oriental. En Roumanie, par exemple, le nombre de soldats alliés a augmenté et l’OTAN a créé, pour la première fois, un groupement tactique. Et c’est toujours durant le mandat de Monsieur Stoltenberg, que l’OTAN a accepté de nouveaux membres, comptant en ce moment 32 pays alliés. Les derniers Etats à rejoindre l’OTAN sont la Finlande et la Suède, que les impulsions militaristes et néo-impérialistes de Moscou ont amenées à quitter la neutralité assumée pendant des décennies.
Des prévisions concernant Mark Rutte
Quant au nouveau secrétaire général, Mark Rutte, les analystes s’attendent à ce qu’il se concentre surtout sur la coordination entre l’OTAN et l’Union européenne, à un moment où cette dernière est de plus en plus impliquée dans les questions de sécurité. Enfin, les alliés comptent sur sa capacité de négocier au cas où Donald Trump revient à la Maison Blanche.