L’OTAN tente de dissuader la Russie
Roxana Vasile, 17.03.2022, 13:27
Alors que la Russie poursuit son agression contre l’Ukraine,
les ministres des Armées de l’OTAN, réunis à Bruxelles, ont décidé de consolider
la position de l’Alliance sur le long terme, en particulier sur le flanc Est,
et par conséquent en Roumanie. Les prémisses de cette décision ont ainsi été
résumées par le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg : la
volonté de la Russie de recourir à la force ne doit pas être sous-estimée, et
il ne faut pas oublier non plus que ce pays détient l’arme nucléaire.
L’adjoint au Secrétaire général, le roumain Mircea
Geoană, a toutefois ajouté que cette nouvelle prise de position de l’Alliance
n’était pas un nouveau pas vers un conflit imminent avec la Fédération de
Russie, mais traduisait bien une volonté de l’en dissuader. Cette nouvelle
décision de l’OTAN de poursuivre à long terme la consolidation du flanc Est se
traduira par le déploiement d’un nombre important de soldats de la Force de
réaction rapide ainsi que par l’envoi d’équipements connexes. Cette démarche
sera accompagnée d’un renforcement des forces aériennes, de la défense
anti-aérienne et antibalistique, avec l’envoie de plusieurs sous-marins et bâtiments
de guerre. De même, la cyberdéfense sera elle aussi renforcée.
La décision au sein de l’Alliance de ne pas envoyer de
forces ou d’avions en Ukraine afin d’instaurer une zone d’exclusion aérienne fait
l’unanimité parmi ses membres. L’OTAN souhaite ainsi éviter que la guerre
déclenchée par Vladimir Poutine ne se transforme en affrontement entre blocs détenteurs
de l’arme nucléaire. A la place, les ministres des Armées ont décidé de
continuer à apporter leur soutien financier, humanitaire et militaire au
gouvernement de Kiev, ce qui a permis jusqu’à présent aux ukrainiens de
résister.
En vue de dissuader Moscou d’étendre le conflit au-delà
du territoire ukrainien, les forces de l’OTAN seront complètement
opérationnelles très bientôt. Concernant les effectifs et le statut des
nouvelles troupes envoyées sur le flanc Est, l’adjoint au Secrétaire général Mircea
Geoană a précisé que la décision finale serait prise lors du sommet de
l’Alliance en juin prochain. En attendant, au vu de l’évolution de la situation
sécuritaire en Europe, les Etats membres ont été encouragés à investir au moins
2 % de leur PIB dans l’armement. La Roumanie, qui le faisait déjà, a décidé d’aller
plus loin et de porter son budget pour la défense à 2,5 %. Quoi qu’il en soit,
l’OTAN ne s’attend pas à une attaque russe sur le territoire de l’Alliance, 75
% des forces russes se trouvant actuellement sur le territoire ukrainien, sans
résultat significatif.
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, a réitéré
ses avertissements : l’Alliance ne tolèrera aucune attaque contre l’un de
ses Etats membres. De même, il a de nouveau enjoint le président Poutine à
mettre immédiatement fin au conflit en Ukraine et à reprendre en toute bonne
foi les discussions diplomatiques. L’immense disparité
Finalement en matière de force militaire la balance entre
l’OTAN et la Fédération de Russie penche indéniablement en faveur de
l’Alliance, une réalité dont Moscou est consciente, affirment les Alliés
réunis à Bruxelles.
(Trad : Charlotte Fromenteaud)