L’OTAN met le cap sur la mer Noire et les Balkans
Le président roumain Klaus Iohannis annonçait déjà la semaine dernière que la consolidation du flanc oriental de l’Alliance était une des priorités de la Roumanie au sommet de l’OTAN et l’agenda de la réunion semble lui donner satisfaction. Deux partenaires de l’Alliance dans la région – l’Ukraine, voisine de la Roumanie, et la Géorgie – participent, en marge du sommet, aux débats séparés consacrés à la situation sécuritaire dans la région de la mer Noire. C’est une première pour les deux ex-républiques soviétiques, qui subissent, depuis une dizaine d’années, des agressions militaires par lesquelles se manifeste l’appétit réveillé de la Russie.
Bogdan Matei, 12.07.2018, 12:23
Le président roumain Klaus Iohannis annonçait déjà la semaine dernière que la consolidation du flanc oriental de l’Alliance était une des priorités de la Roumanie au sommet de l’OTAN et l’agenda de la réunion semble lui donner satisfaction. Deux partenaires de l’Alliance dans la région – l’Ukraine, voisine de la Roumanie, et la Géorgie – participent, en marge du sommet, aux débats séparés consacrés à la situation sécuritaire dans la région de la mer Noire. C’est une première pour les deux ex-républiques soviétiques, qui subissent, depuis une dizaine d’années, des agressions militaires par lesquelles se manifeste l’appétit réveillé de la Russie.
En 2008 déjà, lors du sommet de l’OTAN de Bucarest, les responsables de l’Alliance saluaient les aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine et de la Géorgie. Mercredi, dans une déclaration commune, ils réaffirmaient leur décision de soutenir les deux Etats dans leurs efforts de rejoindre l’OTAN. Ils ont remarqué les progrès enregistrés par les deux pays dans leurs préparatifs en vue de l’adhésion, qui renforcent les capacités de défense et l’interopérabilité de la Géorgie. Les responsables de l’OTAN ont souligné qu’une Ukraine indépendante, souveraine et stable était un élément clé de la sécurité euro-atlantique. Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a réaffirmé la position de l’Alliance, qui condamne l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et demande à Moscou de retirer se troupes et de cesser de soutenir les rebelles de l’Est de l’Ukraine.
Le président roumain Klaus Iohannis ne cache pas sa satisfaction : « A l’initiative de l’OTAN, une session spéciale est consacrée à la mer Noire, à laquelle sont invitées l’Ukraine et la Géorgie. Nous pensons obtenir non seulement une attention accrue pour cette région, mais aussi une présence renforcée de l’OTAN dans la zone, ce qui est très important pour nous. Et la brigade multinationale sera beaucoup plus importante, car elle deviendra une Brigade permanente et constituera un pilier important de la sécurité de toute la région. »
Le président roumain a également affirmé que l’Alliance devait maintenir sa politique dite des portes ouvertes et la Roumanie soutient entièrement la décision de l’OTAN d’adresser à la Macédoine du Nord une invitation d’adhésion. Après la Slovénie, la Croatie et le Monténégro, celle-ci deviendrait la 4e des 6 républiques ex-yougoslaves à rejoindre l’Alliance. Ce serait une garantie supplémentaire pour la stabilité des Balkans, région qui a été, il y a une vingtaine d’années seulement, le théâtre des massacres les plus sanglants de l’après-guerre en Europe. Le chef de l’Etat roumain a également précisé qu’une distribution équitable des tâches était nécessaire au sein de l’OTAN et que, dans ce contexte, la Roumanie souhaitait être un fournisseur de sécurité pour toute la région. Détail éloquent : 8 seulement sur les 29 Etats membres de l’Alliance allouent ou alloueront, d’ici la fin de l’année, 2% de leur PIB à la Défense et la Roumanie en fait partie. (Trad. Dominique)