L’évolution des prix en Roumanie
Le taux de croissance de l’économie roumaine au premier trimestre de 2015, de 4,1%, a été le plus élevé de toute l’UE. Cătălin Păuna, économiste à la Banque Mondiale, déclarait récemment que l’évolution significative et équilibrée du pays repose sur trois aspects: la consommation, les exportations à la hausse et les investissements, privés surtout.
Roxana Vasile, 12.08.2015, 14:18
La consommation, ce moteur de la croissance économique, a été une fois de plus influencée positivement par la réduction des prix des aliments, qui ont reculé en juillet de 1,17% par rapport au mois précédent, et de 7,25% par comparaison avec la période similaire de 2014. Les données fournies par l’Institut national de la statistique révèlent que les pommes de terre et les fruits frais se sont vendus moins cher, alors que le prix d’achat des agrumes et autres fruits méridionaux, ainsi que celui des œufs ont été plus élevés. Cela dans le contexte où, depuis le 1er juin dernier, la TVA sur les aliments et les boissons alcoolisées est passée de 24 à 9%.
Le même mois, les prix des produits alimentaires avaient connu une régression de plus de 8% par rapport au mois précédent et de plus de 6% en comparaison avec la même période de 2014. En ce qui concerne les prix des produits non alimentaires, leur niveau en juillet a été de 0,48% supérieur à celui enregistré un mois plus tôt et de 1,26% plus grand que pendant la période similaire de l’année passée.
Toujours selon l’Institut national de la statistique, la réduction la plus significative a été celle des prix des médicaments et des articles médicaux. Par contre, les tarifs du gaz ont subi l’augmentation la plus importante. Les services sont eux aussi devenus plus chers en juillet, après une majoration de 0,09% en l’espace d’un mois et de 2,20% en une année. Les services publics d’eau potable et d’assainissement ont eux aussi majoré leurs tarifs. En échange, les prix des transports aériens, des télécoms et des services postaux ont légèrement baissé.
Radu Crăciun, président de l’Association des analystes financiers, explique: « Hormis les baisses découlant de la réduction de la TVA, il convient de noter la diminution des prix des fruits et légumes et surtout de ceux des médicaments et du tabac, autant de catégories dont le poids est considérable dans le panier de consommation. La hausse substantielle du tarif du gaz, prévue dans le calendrier de libéralisation, a été pratiquement annulée par la baisse des prix des denrées alimentaires. D’où une inflation négative. Cela ne modifie pas radicalement les attentes, car la tendance restera négative du moins jusqu’au milieu de l’année prochaine. Vers la fin 2015, l’inflation sera de moins 0,4 – 0,5%, pour s’installer quand même en territoire positif en 2016. »
Selon les données statistiques, avec un taux de 1,7% moindre que celui de juillet 2014, l’inflation atteignait en juillet dernier un nouveau plus bas historique en 25 ans. La Banque nationale lance pourtant un message rassurant: la Roumanie n’a pas à craindre un risque de déflation. (trad.: Mariana Tudose)