L’Etat roumain achète « La Sagesse de la terre »
Constantin Brâncuşi a légué à la postérité un héritage culturel impressionnant. Le célèbre sculpteur a amené un changement de paradigme dans l’art plastique moderne, s’évadant du classique par l’innovation des formes. Au fil du temps, les prestigieuses maisons de vente aux enchères Christie’s et Sotheby’s ont vendu de nombreux ouvrages du grand artiste. La maison Christie’s est d’ailleurs détentrice du record en matière de prix de vente des objets faisant partie du patrimoine culturel de Brancusi, à savoir 27,4 millions de dollars. Malheureusement, les Roumains n’ont pas su, ni pu protéger et promouvoir comme il aurait fallu l’héritage de leur compatriote. Ce n’est que le 16 février dernier que la Roumanie a, pour la première fois, marqué la Journée Brancusi. On envisage aussi de créer à Târgu Jiu, dans le sud du pays, près du village natal de l’artiste, un musée national portant son nom, qui pourrait accueillir temporairement des sculptures amenées de l’atelier parisien de Brancusi.
Roxana Vasile, 17.03.2016, 13:11
Constantin Brâncuşi a légué à la postérité un héritage culturel impressionnant. Le célèbre sculpteur a amené un changement de paradigme dans l’art plastique moderne, s’évadant du classique par l’innovation des formes. Au fil du temps, les prestigieuses maisons de vente aux enchères Christie’s et Sotheby’s ont vendu de nombreux ouvrages du grand artiste. La maison Christie’s est d’ailleurs détentrice du record en matière de prix de vente des objets faisant partie du patrimoine culturel de Brancusi, à savoir 27,4 millions de dollars. Malheureusement, les Roumains n’ont pas su, ni pu protéger et promouvoir comme il aurait fallu l’héritage de leur compatriote. Ce n’est que le 16 février dernier que la Roumanie a, pour la première fois, marqué la Journée Brancusi. On envisage aussi de créer à Târgu Jiu, dans le sud du pays, près du village natal de l’artiste, un musée national portant son nom, qui pourrait accueillir temporairement des sculptures amenées de l’atelier parisien de Brancusi.
L’Etat roumain faisait savoir récemment son intention de reprendre le processus d’achat de la sculpture « La Sagesse de la terre », qui se trouve actuellement dans une collection privée et qui a été mise en vente. Mercredi dernier, le ministre roumain de la Culture, Vlad Alexandrescu, écrivait sur sa page Facebook, que les propriétaires de l’ouvrage avaient accepté l’offre de 11 millions d’euros avancée par la commission de négociations mandatée par l’Exécutif de Bucarest. Le gouvernement devrait couvrir 5 millions d’euros. Pour le reste de la somme, le ministère de la culture va lancer une souscription publique.
Réalisée en 1907, « La Sagesse de la terre » illustre, aux côtés de certains autres ouvrages, tels « Le baiser » ou « La prière », la période de création la plus fructueuse et appréciée de Brâncuşi. Le long des années, cette sculpture a eu deux propriétaires. Le premier a été l’ingénieur Gheorghe Romaşcu, ami proche de l’artiste, à qui il l’avait achetée en 1911. Confisquée abusivement par les communistes en 1957, elle a été exposée au Musée d’art de Roumanie. A l’issue d’un long procès, l’œuvre allait être rétrocédée en 2012 aux héritiers de Romaşcu. Quel que soit l’état de prospérité de la nation – affirmait le ministre Vlad Alexandrescu – l’Etat doit couvrir lui aussi une partie de la somme. Et c’est toujours à l’Etat de corriger, en quelque sorte, l’injustice faite à Brâncuşi dans les années ’50. Qualifiant de décadent et de formaliste son art, les communistes avaient même essayé de démolir la Colonne sans fin de Târgu Jiu. (Trad. Mariana Tudose)