Les salaries des enseignants, à nouveau sous la loupe
A partir de 2018, les salaires des enseignants devraient être transférés du budget des mairies vers le budget de l’Etat, via l’enveloppe impartie au Ministère de l’éducation nationale. C’est ce que stipule le projet législatif adopté mardi par la Chambre des députés de Bucarest. Le document prévoit également que le règlement des droits salariaux restants obtenus par action en justice sera échelonné sur cinq ans. Voici les explications de la députée sociale-démocrate Camelia Gavrilă, présidente de la Commission en charge de l’enseignement: « Il s’agit, pour l’essentiel, de faire passer les salaires et les paiements restants échelonnés, sollicités tant par les enseignants que par les syndicats, sur l’enveloppe budgétaire du ministère de tutelle, en suivant la filière inspections scolaires – établissements d’enseignement. Et ce justement pour éviter les retards pris par le passé, certaines difficultés ou encore d’autres aspects qui ne tenaient pas au processus éducationnel ».
Daniela Budu, 08.11.2017, 13:23
A partir de 2018, les salaires des enseignants devraient être transférés du budget des mairies vers le budget de l’Etat, via l’enveloppe impartie au Ministère de l’éducation nationale. C’est ce que stipule le projet législatif adopté mardi par la Chambre des députés de Bucarest. Le document prévoit également que le règlement des droits salariaux restants obtenus par action en justice sera échelonné sur cinq ans. Voici les explications de la députée sociale-démocrate Camelia Gavrilă, présidente de la Commission en charge de l’enseignement: « Il s’agit, pour l’essentiel, de faire passer les salaires et les paiements restants échelonnés, sollicités tant par les enseignants que par les syndicats, sur l’enveloppe budgétaire du ministère de tutelle, en suivant la filière inspections scolaires – établissements d’enseignement. Et ce justement pour éviter les retards pris par le passé, certaines difficultés ou encore d’autres aspects qui ne tenaient pas au processus éducationnel ».
Le Parti national libéral et l’Union Sauvez la Roumanie, tous les deux d’opposition, ont voté contre ce projet législatif. La députée libérale Raluca Turcan a souligné le fait que par cette démarche on renonçait au principe de l’autonomie et de la décentralisation du système éducatif. En plus, cela entraînerait des retards dans le paiement des salaires, a-t-elle ajouté. « Pratiquement, les maires et les responsables au sein des autorités publiques en charge du financement de l’infrastructure scolaire auront à s’occuper uniquement du paiement des salaires, mais seront dépourvus de tout levier leur permettant de surveiller le management des établissements scolaires ».
Depuis son adhésion à l’UE, en 2007, la Roumanie connaît un rétrécissement du corps enseignant, pour plusieurs raisons. Parmi elles, les maigres salaires qui rendent peu attractive cette profession aux yeux des jeunes professionnels. Conséquence: l’enseignement roumain est confronté, à tous les niveaux, à un manque sévère de personnel, dû soit à l’exode vers l’étranger, soit à leur préférence pour le secteur privé autochtone, dont l’offre salariale est sans doute beaucoup plus alléchante, car les sommes proposées sont parfois cinq fois plus grandes.
Les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années à Bucarest ont tenté, sans trop de succès, à y remédier. Les solutions mises en place ont été des plus diverses: promesses de hausses salariales et même majorations effectives, facilités professionnelles et logistiques. Par ailleurs, plus de la moitié des élèves apprennent dans des écoles surchargées ou au contraire insuffisamment utilisées. C’est ce que révèle un projet du ministère de l’éducation, soumis au débat public. Près de 30 % des écoles roumaines ne sont pas munies de toilettes à l’intérieur, tandis que plus de 40 % des établissements scolaires sont situés dans des zones à risque sismique élevé.
Ceci étant, le ministère de l’Education envisage de moderniser l’infrastructure ou de rénover certains campus scolaires. Il a également lancé une consultation publique sur les devoirs des élèves, afin de corriger les dysfonctionnements signalés en ce sens. Enseignants, parents et élèves peuvent exprimer leur point de vue en remplissant des questionnaires en ligne avant le 20 novembre prochain.