Les Roumains sur le marché européen de l’emploi
Confrontés à un manque de travailleurs saisonniers, notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19, les fermiers et autres employeurs des pays occidentaux cherchent la solution en Roumanie. Ici, les autorités ont permis le départ, malgré la fermeture des frontières, de plusieurs vols charter remplis de saisonniers. Destination : l’Europe Occidentale. La peur du virus n’a pas empêché les Roumains de continuer à partir travailler à l’étranger. L’attrait des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni est simple à expliquer : des salaires plus rémunérateurs qu’au pays.
Leyla Cheamil, 22.05.2020, 12:51
Confrontés à un manque de travailleurs saisonniers, notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19, les fermiers et autres employeurs des pays occidentaux cherchent la solution en Roumanie. Ici, les autorités ont permis le départ, malgré la fermeture des frontières, de plusieurs vols charter remplis de saisonniers. Destination : l’Europe Occidentale. La peur du virus n’a pas empêché les Roumains de continuer à partir travailler à l’étranger. L’attrait des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni est simple à expliquer : des salaires plus rémunérateurs qu’au pays.
Récemment, la ministre du Travail de Bucarest, Violeta Alexandru, s’est rendue en Allemagne pour rencontrer des saisonniers roumains et voir sur place leurs conditions de travail. Sa visite faisait suite à des protestations où les ressortissants roumains réclamaient des conditions de travail impropres et des salaires impayés. Tous les citoyens roumains ayant travaillé pour la ferme de Bornheim, en Allemagne, ont reçu leurs droits salariaux dus restants, vient d’annoncer le ministère des Affaires étrangères de Bucarest, saisi par les travailleurs en question. Maintenant, une partie d’entre eux disent vouloir rentrer en Roumanie et ont demandé assistance pour le rapatriement. Pour ce qui est de ceux qui souhaitent rester en Allemagne, les autorités roumaines s’engagent à les soutenir pour trouver un autre emploi.
« Les conditions de travail dans les fermes allemandes sont tout à fait correctes, mais il est évident qu’il y a aussi des choses à corriger ou à améliorer. Au-delà des conditions de travail, j’ai demandé expressément qu’un minimum de protection médicale soit assuré aux travailleurs roumains en cette période de pandémie », a déclaré la ministre du Travail, Violeta Alexandru. Et de préciser que les employeurs seraient tenus d’informer les autorités quant aux conditions de travail, de transport et d’hébergement des salariés. De son côté, l’Allemagne souhaite interdire aux transformateurs de viande d’embaucher des ressortissants étrangers par des intermédiaires, après qu’une centaine de travailleurs, des Roumains pour la plupart, ont contracté le nouveau coronavirus sur leur lieu de travail. Les autorités allemandes promettent aussi plus d’inspections chez les transformateurs de viande.
Dans le même temps, une situation quelque peu similaire semble surgir aux Pays-Bas. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest, par l’intermédiaire de l’Ambassade de Roumanie aux Pays-Bas, s’est autosaisi par rapport à la situation de 270 ressortissants roumains qui travaillent pour une compagnie transformatrice de viande de la province de Gelderland, après que deux d’entre eux ont été testés positifs au nouveau coronavirus.
Dans ce contexte et depuis la fin de l’état d’urgence, qui a levé l’obligation de la quarantaine institutionnalisée lors de l’entrée en Roumanie, nombre de travailleurs rentrent chez eux. Comme conséquence directe, les postes-frontières de l’ouest du pays, entre la Roumanie et la Hongrie, sont surchargés depuis une semaine, et les temps d’attente sont très longs. Dans ce contexte, pour fluidifier le trafic, la Police aux frontières a annoncé que depuis jeudi matin, un nombre accru de points de passage frontaliers sont ouverts à la frontière avec la Hongrie, pour les véhicules et les personnes. Côté emploi en Roumanie, plusieurs secteurs de l’économie sont à l’arrêt et 400.000 contrats de travail ont été suspendus ces derniers mois. De quoi laisser penser que le mouvement de travailleurs saisonniers entre l’Est et l’Ouest ne cessera pas de sitôt. (Trad. Elena Diaconu)