Les Roumains et les avocats panaméens
Le premier ministre islandais est devenu, mardi, le premier homme politique européen victime des révélations qui ont indiqué comment des chefs d’Etats, des politiciens de haut rang, des milliardaires, des célébrités, des sportifs, mais aussi des réseaux criminels ont utilisé des dizaines de paradis fiscaux pour cacher leur argent loin des taxes à payer dans leur propre pays. L’enquête journalistique a été réalisée conjointement par une centaine de médias qui ont réussi à entrer en possession de documents des archives secrètes de la société de conseil Mossack Fonseca, le 4e cabinet d’avocats offshore au niveau mondial, siégeant au Panama, d’où l’appellation générique de ces documents – Panama Papers.
Roxana Vasile, 06.04.2016, 14:02
Le premier ministre islandais est devenu, mardi, le premier homme politique européen victime des révélations qui ont indiqué comment des chefs d’Etats, des politiciens de haut rang, des milliardaires, des célébrités, des sportifs, mais aussi des réseaux criminels ont utilisé des dizaines de paradis fiscaux pour cacher leur argent loin des taxes à payer dans leur propre pays. L’enquête journalistique a été réalisée conjointement par une centaine de médias qui ont réussi à entrer en possession de documents des archives secrètes de la société de conseil Mossack Fonseca, le 4e cabinet d’avocats offshore au niveau mondial, siégeant au Panama, d’où l’appellation générique de ces documents – Panama Papers.
Les documents d’archives indiquent que, depuis 1977 et jusqu’en 2015, la société Mossack Fonseca a créé ou administré plus de 214.000 entités offshore dans 21 paradis fiscaux, pour des clients de plus de 200 pays et territoires, y compris de Roumanie. Rise Project, une communauté de journalistes qui enquêtent sur le crime organisé et la corruption en Roumanie, a pu accéder aux données. Son directeur exécutif, Paul Radu, a promis des révélations concernant des personnes importantes du pays : « Nous travaillons sur une centaine de noms qui ont employé des compagnies offshore, tant dans les affaires au pays que pour ouvrir des comptes bancaires ailleurs dans le monde. Nous aurons beaucoup de matériel sur Rise Project ce mois-ci et probablement le mois prochain. Il s’agit de gens de tous les domaines d’activité, mais je ne peux pas vous donner de détails maintenant. Je dirai qu’il s’agit aussi d’hommes d’affaires, d’avocats, de personnes travaillant dans différentes industries, telles que celles du pétrole, l’industrie minière… dans une multitude d’industries. Ce sont certains des hommes d’affaires les plus puissants du pays, il y a beaucoup de noms sur lesquels nous travaillons, et à mesure que nous apprenons de qui il s’agit, nous faisons l’investigation, et nos enquêtes seront publiées sur Rise, bien entendu. »
Le Fisc de Roumanie a déjà annoncé qu’un groupe de travail formé d’inspecteurs antifraude, d’inspecteurs fiscaux et d’inspecteurs spécialisés dans la vérification des revenus des personnes physiques, dans la gestion des informations fiscales et les exécutions forcées commence à vérifier les informations publiées suite aux investigations Panama Papers. La Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme (DIICOT) analysera ces informations aussi, afin de déterminer s’il existe dans les affaires en cours ou dans celles déjà traitées des données pouvant confirmer les détails divulgués par cette enquête. Non dernièrement, la Commission de Budget – Finances de la Chambre des députés a informé qu’elle enverrait des invitations aux représentants du Fisc et de l’Office national de prévention et de lutte contre le blanchiment d’argent concernant les Documents Panama.
L’enjeu de toutes ces démarches est particulièrement important, alors que les autorités roumaines essaient de toutes leurs forces, depuis quelques années, à juguler le phénomène de la corruption, celui du vol des deniers publics ou des patrimoines fondés sur la dilapidation.