Les résultats des élections
Le Parti Social-Démocrate est le grand vainqueur des élections européennes et locales de dimanche dernier
Ştefan Stoica, 11.06.2024, 12:50
Les élections locales et européennes de dimanche dernier se sont achevées par des résultats satisfaisants pour les sociaux-démocrates. Cela leur permet de négocier dans une position favorable les futurs préparatifs politico-électoraux avant les élections présidentielles de septembre et les élections législatives de décembre prochain.
Le Parti Social-Démocrate – vainqueur
A lui-seul, le Parti Social-Démocrate a remporté décisivement la compétition pour les mairies, les conseils locaux et départementaux. Par ailleurs, aux côtés de son partenaire libéral dans la coalition gouvernementale, il a décroché près de la moitié des voix aux élections européennes. Le chef de fille social démocrate et premier ministre, Marcel Ciolacu, n’exclut pas une alliance politique avec les libéraux, mais il ne prend pas en compte l’option selon laquelle le Parti Social-Démocrate n’aurait pas de candidat au scrutin présidentiel.
Le Parti National-Libéral – en déclin
Pour les libéraux, c’est déclin, car ils ont perdu plusieurs conseils départementaux en faveur de leur partenaire social-démocrate du gouvernent. Et pourtant le premier vice-président Rareş Bogdan a déclaré qu’ils restaient la principale force de droite en Roumanie, avec près de 30 % du vote politique. Et lui de préciser que le Parti National-Libéral était un parti responsable, et par conséquent il ne créerait pas de chaos et des déséquilibres internes en quittant le gouvernement, comme cela a été spéculé après les mauvais résultats des élections.
Les meilleurs résultats de l’Union Démocrate des Magyares de Roumanie en 20 ans.
Aux élections locales pour les mairies et les conseils départementaux, l’Union Démocrate des Magyares de Roumanie a remporté la troisième position, avec près de 7 %, grâce à la discipline proverbiale dont fait preuve l’électorat hongrois en Transylvanie. Ce sont les meilleurs résultats obtenus par ce parti au cours des 20 dernières années, selon le président Kelemen Hunor. L’Union a également obtenu deux places au Parlement européen.
L’ascension de l’Alliance pour l’Union des Roumains
Avec près de 15 % des voix remportés aux élections européennes, les souverainistes ultranationalistes de l’Alliance pour l’Union des Roumains revendiquent, par la voix du président George Simion, le statut de principal parti d’opposition en Roumanie. Selon M Simion, l’Alliance pour l’Union des Roumains occupera 6 sièges de députés européens, aura des conseillers dans tous les départements à l’exception de ceux de Harghita et de Covasna, où vivent la majorité des Hongrois, et attaquera avec confiance les élections présidentielles.
La défaite partielle de l’Union Sauvez la Roumanie et l’échec total de REPER
Avec moins de 9 % des voix aux élections européennes, la perte d’importantes mairies et, en général, un vote politique très faible, le bilan aux élections de l’Union Sauvez la Roumanie, le parti phare de La Droite Unie, est désastreux. Le leader de l’Union Sauvez la Roumanie, Cătălin Drulă, a admis l’échec et a annoncé sa démission de ses fonctions à la tête du parti, qui seraient assumées par Dominic Fritz, le maire réélu de Timisoara. La Droite Unie reste cependant une force à Bucarest, où ce parti a remporté la première position au Conseil municipal et a soutenu le maire réélu, Nicusor Dan.
Par contre, le parti REPER, la formation centriste créée par l’ancien premier ministre Dacian Cioloş, a raté tous ses objectifs. Les cas de ces deux partis démontrent que, pour réussir en politique, il ne suffit pas uniquement d’être guidé par des principes et des valeurs. Il suffit de gagner le cœur et l’esprit de l’électorat. C’est le cas du parti S.O.S. Roumanie, dissidence pro-russe, anti-Union Européenne, conspiratrice et agressive de l’Alliance pour l’Union des Roumains, qui enverra deux représentants au Parlement européen.