Les relations roumano-françaises
Les rencontres avec son homologue français Laurent Fabius et avec la nouvelle secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Mme Michaelle Jean, ainsi qu’une conférence-débat sur des thèmes sécuritaires, organisée par l’ambassade de Roumanie à Paris ont jalonné le programme de la visite en France du ministre roumain des affaires étrangères Bogdan Aurescu.
Roxana Vasile, 24.02.2015, 13:48
Les rencontres avec son homologue français Laurent Fabius et avec la nouvelle secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Mme Michaelle Jean, ainsi qu’une conférence-débat sur des thèmes sécuritaires, organisée par l’ambassade de Roumanie à Paris ont jalonné le programme de la visite en France du ministre roumain des affaires étrangères Bogdan Aurescu.
Dans une interview au journal Libération, il déclarait qu’il était crucial pour la Roumanie que l’Ukraine, pays qui l’avoisine au nord, préserve sa stabilité. Cela a d’ailleurs été le thème-phare des discussions menées durant sa visite à Paris. Bogdan Aurescu: « Il est évident que le moment déclencheur du changement de l’équilibre stratégique dans la région de la mer Noire a été l’occupation illégale de la Crimée, qui a commencé en mars dernier. Cette situation a empiré sous l’effet des hostilités déclenchées dans l’est de l’Ukraine. Eu égard à l’intérêt de la Roumanie pour la sécurité, il importe que l’Ukraine –dont elle est séparée par une frontière de 640 kilomètres, qui compte pour son voisin le plus important du point de vue des dimensions et où vit une communauté d’ethniques roumains forte de près d’un demi million de personnes – soit un Etat stable, prédictible, démocratique, qui préserve son unité et son intégrité territoriale, de sorte que le voisinage roumain puisse lui aussi être prédictible, stable et prospère. »
Or, si les accords de Minsk ne sont pas mis en oeuvre, l’instabilité dans l’est de l’Ukraine risque de s’étendre à d’autres régions du pays, dont certaines proches de la frontière avec la Roumanie, a encore précisé le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu.
Dans ce contexte, Bucarest estime qu’il serait important de renforcer le flanc oriental de l’OTAN et de consolider l’espace Schengen par l’admission dans la zone de libre circulation de la Roumanie, laquelle est un fournisseur de sécurité au niveau régional et communautaire. Au plan bilatéral, la Roumanie et la France, qui partagent de fortes affinités culturelles, historiques et de langue, sont également liées par un Partenariat stratégique conclu en 2008.
Afin d’impulser ce partenariat, les ministres des affaires étrangères des deux pays, Bogdan Aurescu et Laurent Fabius, ont convenu de multiplier les rencontres politiques. Ainsi, le chef de la diplomatie française a-t-il accepté l’invitation d’effectuer une visite à Bucarest, dans le contexte du 135e anniversaire des rapports diplomatiques bilatéraux. .
Les deux officiels ont en outre évoqué la nécessité de diversifier les domaines de la coopération et les projets économiques communs, d’autant plus que la France est le troisième partenaire commercial de la Roumanie, comme l’attestent les chiffres: un volume d’échanges commerciaux annuel de près de 7 milliards d’euros en 2014 et des investissements se montant à environ 7 milliards d’euros.
Enfin, mais non en dernier lieu, le ministre roumain des affaires étrangères, Bogdan Aurescu a réaffirmé l’engagement de Bucarest, qui accueille l’Antenne régionale de l’OIF pour les pays d’Europe centrale et orientale, à poursuivre la consolidation et la promotion des valeurs francophones. (trad.Mariana Tudose)