Les recommandations du FMI pour la Roumanie
Les recommandations faites aux autorités roumaines par la mission du Fonds monétaire international à la fin de sa visite régulière à Bucarest
Corina Cristea, 05.10.2023, 12:29
Le paquet de mesures fiscales que le Gouvernement de
Bucarest souhaite mettre en place représente un pas en avant, il renforce les
politiques de plusieurs domaines, mais des corrections sont toujours
nécessaires – voilà les conclusions de la mission du Fonds monétaire
international après sa visite régulière d’évaluation en Roumanie, achevée ce
mercredi. Les experts du FMI tablent sur une croissance économique de 2,3 %
pour la Roumanie cette année, ainsi que sur un déficit budgétaire de 6 % du PIB.
Ainsi recommandent-ils aux autorités de Bucarest de mettre en place des
reformes supplémentaires, à hauteur de 2 % du PIB. Pour ce faire, selon les
représentants du FMI, les mesures principales à envisager par les autorités de
Bucarest sont : éliminer les exemptions d’impôt, les privilèges et les
lacunes existants, rendre la TVA encore plus efficace, avoir un impôt reformé
sur la propriété et se servir de politiques fiscale pour promouvoir l’utilisation
efficace de l’énergie, et aussi, plus généralement, encourager la transition
vers une économie avec des émissions neutres en carbone.
Selon les experts du FMI, augmenter la prédictibilité des
dépenses liée aux pensions de retraite et aux salaires – tout cela est
bénéfique, mais la décision du Gouvernement de contrôler les prix des aliments
n’est pas une bonne stratégie pour faire baisser leurs coûts.
Pour rappel, le nouveau paquet de mesures fiscales
récemment adopté à Bucarest étend la base d’imposition et augmente les revenus,
tout en supprimant les exemptions d’impôt pour les employés de l’agriculture, du
BTP, du traitement des aliments et des TIC. Qui plus est, le nombre de produits
bénéficiant d’un niveau réduit de la TVA a été limité.
Selon les calculs des experts financiers internationaux, le
déficit budgétaire de la Roumanie se situera autour des 5 % du PIB en 2024.
Pourtant, ils ajoutent que des corrections seront nécessaires, pour faire
baisser le déficit en dessous des 3 % du PIB, comme convenu avec la Commission
Européenne.
En même temps, selon le chef de la mission du FMI, Jan
Kees Martijn, le paquet de mesures fiscales des autorités de Bucarest sera
difficile à appliquer durant une année électorale, telle que 2024. Et d’ajouter
que les taxes appliquées aux banques ont mis un fardeau supplémentaire sur les
entreprises, ce qui pourrait affecter leurs performances financières.
Aux mesures déjà mentionnées, les représentants du FMI en
ajoutent d’autres : améliorer l’administration ainsi que bien planifier et
communiquer clairement la politique fiscale, afin que tant les entreprises, que
la population aient de la prédictibilité. S’y ajoute la nécessité de faire de
nouveaux investissements et des allocations budgétaires supplémentaires dans
les domaines de l’éducation et de la santé, de sorte que ces deux domaines s’élèvent
au niveau de l’Union européenne.
Par ailleurs, au cours de sa dernière journée à Bucarest,
la mission du FMI a rencontré le premier ministre Marcel Ciolacu. Selon
celui-ci, le Gouvernement tient déjà compte des recommandations du FMI, qui
sont similaires à celles formulées par
la Banque mondiale et la Commission européenne. Et lui d’ajouter qu’à l’heure
où l’on parle, l’Exécutif œuvre pour réduire les dépenses budgétaires et
surtout pour lutter contre l’évasion fiscale. D’ailleurs, la loi pour laquelle
le Gouvernement a engagé sa responsabilité crée le cadre général de la réforme
fiscale envisagée par l’Exécutif.
Enfin,
Marcel Ciolacu compte sur le fait que la Roumanie aura cette année une des
croissances économiques les plus élevées de l’UE et que les mesures adoptées
aideront à surmonter la situation difficile de cette dernière période.