Les problèmes de l’infrastructure roumaine
L’actuel ministre roumain des Transports, Răzvan
Cuc, avait promis, lors de sa prise de mandat fin février, qu’il passera plus de temps sur
les chantiers d’infrastructure routière du pays que dans son bureau confortable
de Bucarest. Depuis, la presse détaille constamment ses visites dans le
territoire. Dimanche, le ministre vérifiait l’avancement des travaux de
réparation de l’autoroute A1, entre la capitale Bucarest et la ville de Piteşti,
au sud du pays : « Mais
vous voyez ce trafique ? A 15h tout sera bloqué. Ca vous va que d’être
klaxonné tout le temps par les chauffeurs, d’être klaxonné par les Roumains ?
Le contrat est signé depuis novembre et vous avez commencé à enlever l’asphalte
en avril. Mais ce n’est pas possible ! Vous avez 24h pour trouver des
solutions. D’ici 30 jours les travaux doivent être finalisés. »
Roxana Vasile, 13.05.2019, 13:18
L’actuel ministre roumain des Transports, Răzvan
Cuc, avait promis, lors de sa prise de mandat fin février, qu’il passera plus de temps sur
les chantiers d’infrastructure routière du pays que dans son bureau confortable
de Bucarest. Depuis, la presse détaille constamment ses visites dans le
territoire. Dimanche, le ministre vérifiait l’avancement des travaux de
réparation de l’autoroute A1, entre la capitale Bucarest et la ville de Piteşti,
au sud du pays : « Mais
vous voyez ce trafique ? A 15h tout sera bloqué. Ca vous va que d’être
klaxonné tout le temps par les chauffeurs, d’être klaxonné par les Roumains ?
Le contrat est signé depuis novembre et vous avez commencé à enlever l’asphalte
en avril. Mais ce n’est pas possible ! Vous avez 24h pour trouver des
solutions. D’ici 30 jours les travaux doivent être finalisés. »
Quelques jours avant, vendredi dernier, le
ministre des Transports s’est rendu dans le département de Satu Mare, dans le
nord-ouest de la Roumanie. Il y a visité le chantier de construction du
périphérique du chef lieu du département, la ville de Satu Mare, pour poursuivre
son déplacement samedi à Sălaj, dans le centre du pays. Răzvan Cuc : « Je
veux voir des résultats, je veux être présent sur les chantiers. Je veux qu’on
ouvre le plus de chantiers possibles dans le pays et, là où les promesses ou
les délais ne sont pas respectées, les directeurs seront tenus pour responsables. »
La théorie est bien connue : sans une bonne
infrastructure, parmi d’autres choses, le nombre d’accidents de la route ne
baissera pas, ni le temps passé dans les embouteillages. Cinq personnes meurent
chaque jour sur les routes roumaines. On compte près de 2.000 victimes par an
et plus de 30.000 accidents. La Roumanie est dernière en Europe pour ce qui est
de la sécurité routière. Or, 30 après la révolution anticommuniste et 12 ans
après l’entrée dans le bloc communautaire, aucune autoroute ne traverse les Carpates.
Fin 2018, la Roumanie possédait seulement 800 kilomètres d’autoroute, dont
environ 100 avait été hérités du dictateur Nicolae Ceauşescu. Mais aucun passage
n’a été prévu à travers les montagnes, entre le centre et l’est, ou bien entre
le centre et le sud du pays. Les quelques tronçons d’autoroute déjà construits
font plutôt le lien avec les pays voisins de la Roumanie, à la place de
permettre aux habitants de Transylvanie, par exemple, de se rendre plus
rapidement à Bucarest ou de simplifier leur accès au littoral de la mer Noire pour
les vacances. Pour ce faire, ils ont à disposition seulement des routes à deux voies qui traversent
des communes tous les 10 kilomètres – avec les limitations de vitesse qui en
découlent, la présence des vélos, des engins agricoles ou des charrettes, avec
des chantiers en cours, des obstacles et d’innombrables nids de poules. C’est
ainsi qu’un trajet de 350 km peut durer jusqu’à six heures.
Le Parlement roumain a voté des lois qui
obligent l’Etat de travailler en priorité sur le sujet. L’Union européenne supplie
presque les autorités de Bucarest à absorber les fonds disponibles pour la construction
des autoroutes. Malgré cela, les choses n’avancent pas. A part l’indifférence
de personnes au pouvoir, la bureaucratie a aussi été un frein, tout comme le
choix des constructeurs, davantage intéressés jusqu’à présent à remplir leurs
poches. (Trad. Elena Diaconu)