Les priorités de la diplomatie roumaine
Ştefan Stoica, 08.09.2021, 12:10
La Roumanie tiendra tous ses
engagements internationaux et bilatéraux, nonobstant la crise politique
interne, elle respectera aussi les valeurs, la législation et la Constitution,
a affirmé le président Klaus Iohannis, qui assistait, mardi, à la Réunion
annuelle de la diplomatie roumaine. Un message transmis sur la toile de fond du
conflit qui oppose le premier ministre libéral Florin Cîţu et l’USR PLUS, deuxième
composante de la coalition au pouvoir à Bucarest. La déclaration du président a
été sans équivoque : le pays est stable et ne s’éloigne pas de son chemin
européen et euro-atlantique. Les piliers de la politique étrangère roumaine ne
changent pas, à savoir : la consolidation du rôle de Bucarest au sein de l’Union
européenne et de l’OTAN et le Partenariat stratégique avec les États-Unis.
La
résilience, soit la capacité de résister aux risques et aux vulnérabilités,
dépend de l’encrage dans les valeurs euro-atlantiques et d’une coopération
étroite entre les institutions internes, accompagnée de la coopération entre
les autorités et la société, a souligné le chef de l’État roumain. Il a aussi
pointé le fait qu’en tant que partie prenante de l’Alliance atlantique et de l’UE,
la Roumanie devait réduire la dépendance vis-à-vis des acteurs internationaux
qui ne partagent pas les mêmes valeurs et intérêts. Au sujet de la relation
avec la Chine, le président Klaus Iohannis a précisé que la Roumanie cherchait
des solutions compatibles avec ses intérêts nationaux en matière de sécurité et
d’économie. Quant à la Russie, une relation normale était possible uniquement
si Moscou décidait de respecter à nouveau la législation internationale, a-t-il
indiqué.
Le fait que les institutions de l’État, la diplomatie,
les ambassades, le ministère des affaires étrangères en général réussissent à
remplir efficacement leur mission, même dans un contexte de crise politique
interne, montre que nous sommes sur le bon chemin, a déclaré, à son tour, le
chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu. Dans son allocution, le premier
ministre Florin Cîţu a insisté sur la diplomatie économique, plaidant pour le
renforcement du réseau d’attachés à la coopération économique et pour la mise
en place d’une diplomatie des technologies, par le biais de laquelle la Roumanie
puisse identifier des partenaires mais aussi des concurrents potentiels.
Le
ministre des affaires étrangères de la République de Moldova, Nicu Popescu, a
été l’invité spécial de la réunion. La République de Moldova et le voisinage
oriental continuent de devoir faire face à tous les types de pression
extérieure, a déclaré Bogdan Aurescu. Son homologue moldave a quant à lui
insisté sur l’idée de solidarité d’une communauté des valeurs. Il a aussi expliqué
que son pays s’était confronté, ces dernières années, à une hausse de la
corruption et à un affaiblissement de l’État et de ses institutions, ce qui
avait eu pour résultat une baisse de la résilience, y compris à l’égard des
effets de la pandémie. Le mandat du gouvernement de Chişinău est à présent de
faire baisser la corruption et de consolider les institutions, afin de pouvoir
affronter d’autres éventuelles crises à l’avenir, a affirmé le ministre moldave
des affaires étrangères, Nicu Popescu.
Les chefs des diplomaties de Bucarest et
de Chişinău ont également annoncé la signature, à l’occasion d’une future
réunion commune de leurs deux gouvernements, d’un nouvel accord d’assistance
non-remboursable élargi. Selon le ministre roumain des affaires étrangères, Bogdan
Aurescu, le montant serait d’au moins 100 de millions d’euros.