Les pensions de retraite – points de vue
Ştefan Stoica, 09.01.2020, 00:07
Cinq millions de retraités et une population active de seulement neuf millions, une évolution démographique négative, un déficit de main dœuvre devenu chronique par lexode des jeunes et, non en dernier lieu, un budget des retraites constamment insuffisant, ce sont autant déléments qui rendent la Roumanie vulnérable à long et moyen terme. Après le départ du gouvernement social-démocrate et linstallation de celui libéral, la réforme en profondeur du système de retraite est devenue un sujet de débat public.
La ministre du travail et de la protection sociale, Violeta Alexandru, a confirmé, au micro de Radio Roumanie, que des analyses et des évaluations étaient en cours, sur un projet qui permettrait aux salariés en fin de carrière de choisir de continuer à travailler jusquà lâge de 70 ans, sachant que lâge de départ à la retraite est actuellement fixé à 65 ans. Le sujet est sensible, il fera donc lobjet dun ample débat, promet la ministre. « Personnellement, je suis sûre quun tel sujet a besoin dêtre débattu par la société, cest ce que je vois lors de mes rencontres avec les retraités. Ils en sont nombreux à comprendre quune vie active se traduit par une hausse de leur pension de retraite et, en même temps, ils ressentent le besoin de continuer à travailler. Dautres, en revanche, cherchent à partir à la retraite plus tôt. Un débat simpose, donc. De toute façon, il ne serait pas question dobliger une personne à continuer à travailler, mais de lui donner la possibilité de choisir de prolonger sa vie active. », a-t-elle expliqué.
Lavenir du système des pensions de retraite intéresse dailleurs lensemble de lUnion européenne. Selon la ministre roumaine du travail, il existe des Etats membres où lespérance de vie est différente de celle enregistrée en Roumanie et qui encouragent la prise de mesures actives, y compris la majoration de lâge de départ à la retraite. Dans dautres Etats membres, la situation est encore fluide dans ce domaine. En Roumanie, le point de retraite sera majoré de 40% en septembre prochain, une majoration décidée par lancienne coalition de gauche au pouvoir et qui donne des frissons aux experts, redoutant un fort déséquilibre budgétaire. Le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Mugur Isărescu, déclarait récemment que lorsque léconomie enregistrait une croissance de 4%, il était impossible que quelque chose augmente de 40%, les retraites non plus. La ministre du travail et de la protection sociale, Violeta Alexandru, précise que largent nécessaire à cette majoration est prévu dans le budget. «Ce nest pas une question dimpact, cest une décision que nous avons prise et qui est celle de respecter la loi. Par contre, nous sommes inquiets de la manière dont le Parti social-démocrate a entendu concevoir les lois en tenant uniquement compte dintérêts électoraux et en ignorant les signaux lancés par tous ceux qui suivent lévolution économique de la Roumanie et qui savent en général quil est impossible de faire, tout dun coup, des sauts aussi amples. », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, le gouvernement libéral a annoncé son intention daugmenter à 6% la contribution au 2-e pilier de retraites, à gestion privée. Le rendement en a été très bon, jusquà présent, ce qui fait que les retraites privées soient la seule certitude dans un océan dincertitudes concernant la viabilité des pensions de retraite gérées par lEtat. (Trad. : Ileana Ţăroi)