Les objectifs européens et les hommes politiques roumains
Applaudi par les sénateurs et députés de l’opposition, mais critiqué par les élus de la majorité gouvernementale, le président Traian Basescu a proposé au Parlement et au Gouvernement de mettre sur pieds un partenariat afin d’atteindre cet objectif national qu’est l’adhésion à l’espace Schengen. Le chef de l’Etat a passé en revue une série de mesures censées faciliter l’entrée de la Roumanie dans l’espace européen de libre circulation, en décembre, après la réunion du Conseil Justice et Affaires Intérieures de l’UE.
Mihai Pelin, 13.03.2013, 17:06
Applaudi par les sénateurs et députés de l’opposition, mais critiqué par les élus de la majorité gouvernementale, le président Traian Basescu a proposé au Parlement et au Gouvernement de mettre sur pieds un partenariat afin d’atteindre cet objectif national qu’est l’adhésion à l’espace Schengen. Le chef de l’Etat a passé en revue une série de mesures censées faciliter l’entrée de la Roumanie dans l’espace européen de libre circulation, en décembre, après la réunion du Conseil Justice et Affaires Intérieures de l’UE.
De quelles mesures s’agit-il ? Traian Basescu : « La désignation des chefs du Parquet général et de la Direction nationale anti-corruption dans les plus brefs délais, et le remplacement des ministres impliqués dans des affaires pénales en cours de jugement. A cela vient s’ajouter l ’élaboration d’un statut des membres du parlement qui mette le signe de l’égalité entre ceux-ci et les autres citoyens, la mise en application, selon les engagements assumés, du Code pénal et du Code de procédure pénale. Et enfin, le Législatif même devrait s’ engager à élaborer le Code de conduite des élus nationaux » , a déclaré Traian Basescu.
Ses critiques à l’encontre du pouvoir ont visé non seulement ceux qu’il appelle « les ministres qui ont maille à partir avec la justice », mais aussi certaines déclarations des hommes politiques, déclarations jugées anti-européennes par Traian Basescu. Celui-ci a remis sur le tapis la question de la crédibilité de la Roumanie et souligné qu’elle n’était pas le résultat de l’activité de la diplomatie de Bucarest, mais des actions politiciennes. Traian Basescu a affirmé que la politique étrangère de la Roumanie s’appuyait sur trois grands axes : l’appartenance à l’UE, l’appartenance à l’OTAN et le partenariat stratégique avec les Etats Unis.
Les réactions des hommes politiques au discours du président confirment le fait que l’adhésion à l’espace européen de libre circulation constitue une priorité nationale. Tous les objectifs de la politique européenne, passés en revue par le président de la République comptent déjà parmi les priorités à l’agenda du cabinet de Bucarest, a affirmé le premier ministre Victor Ponta. Pour ce qui est de son ministre des transports, Relu Fenechiu, dont le cas a été évoqué par le président, Victor Ponta a déclaré: « Pourquoi la justice ne peut-elle dire, si M. Fenechiu est coupable ou non, vu que les accusations datent depuis cinq ans déjà? Je l’ai affirmé très clairement : le jour où un juge donnera le verdict final sur un certain membre du gouvernement, eh bien ce jour-là, s’il est déclaré coupable, le ministre quittera son fauteuil », a précisé le premier ministre roumain Victor Ponta.
Le président du Sénat, le libéral Crin Antonescu et les sénateurs du Parti national- libéral ont décidé de s’absenter de la séance plénière, consacrée au discours du chef de l’Etat. De l’avis de ceux-ci, Traian Basescu avait perdu sa légitimité suite au référendum de destitution organisé l’été dernier.