Les mesures de sécurité dans les écoles
Daniela Budu, 06.04.2023, 11:48
Le cas d’une professeur de lycée de Bucarest blessée au
cou par un élève a remis sur le tapis la nécessité du renforcement de la
sécurité et de la protection dans les écoles roumaines. Mercredi, un élève en
Seconde a attaqué son professeur de japonais pendant le cours, sans une raison
précise, en la blessant au cou avec un objet pointu. L’incident a soulevé une
vague de réactions aussi bien de la part des autorités que des syndicalistes.
Le Ministère de l’Education a annoncé qu’une enquête a été ouverte pour
examiner les circonstances dans lesquelles l’incident s’est produit. Le même
ministère a assuré surveiller d’un œil attentif les mesures qui seront adoptées
par le lycée où l’agresseur se trouve, aussi bien du point de vue législatif,
que du point de vue du support psychologique accordé aux élèves présents en
classe au moment de l’attaque.
De l’avis de la ministre de tutelle, Ligia Deca, un tel
incident est censé tirer la sonnette d’alarme quant à la nécessité d’un
renforcement de mesures de sécurité et de protection dans les établissements
scolaires. L’école doit offrir un environnement sûr aussi bien pour les élèves
que pour les professeurs. Dans un appel au gouvernement, la Fédération des
Syndicats de l’Education nationale, Spiru Haret, a réclamé la mise en place d’une
série de mesures censées prévenir la violence dans les écoles et le
renforcement des lois déjà en vigueur visant la sécurité en milieu scolaire. Dans
un communiqué, la Fédération s’alerte sur les signaux qui lui parviennent chaque
semaine au sujet de la violence et de la consommation des drogues dans les
écoles. Selon les syndicalistes, les établissements scolaires ne détiennent pas
les instruments nécessaires pour combattre directement et efficacement les
agressions contre les salariés de l’Education nationale. Les sanctions
actuellement en vigueur, telles l’exclusion temporaire ou définitive, ou la baisse de la note en bonne conduite, toujours
en vigueur en Roumanie, s’avèrentinefficaces. Voilà pourquoi, la Fédération appelle le Parlement à
prévoir au moment de leurs débats sur les nouvelles lois de l’Education, un
chapitre consacré aux mesures de protections pour les salariés de l’Education.
De l’avis de la Fédération des syndicats libres du
système éducationnel, l’incident qui vient d’avoir lieu devrait alarmer non
seulement les professeurs, les élèves et leurs parents, mais surtout les
autorités. « Il suffit de penser à tout ce qui se passe depuis des années
dans les écoles de chez nous pour pouvoir affirmer que le climat scolaire est
insécurisé et que l’école est en proie aux actes de violence, aux menaces, aux
abus ou encore aux stupéfiants ».En
l’absence d’une intervention rapide et ferme de la part des autorités, les
professeurs commenceront à craindre leurs élèves qui à leur tour, seront
impactés par le comportement agressif de certains de leurs collègues, s’alertent
les syndicalistes de l’Education.
Une étude menée par la Fondation World Vision Roumanie, nous
apprend qu’il y a quelques années, 71% des élèves roumains avaient été témoins
de différents actes d’agression perpétrés soit dans les salles de classe, soit dans
l’école ou sur leur trajet menant à l’école Disons aussi que Roumanie figurait
récemment en troisième place dans un classement sur le harcèlement mené par l’OMS
dans 42 pays.