Les malades et les médecins exigent plus de responsabilité
Le nombre de nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 progresse
constamment en Roumanie, dont le système de santé, mal financé depuis des
années, est un des moins performants d’Europe. Or, nombreuses sont les voix
critiques, qui tirent la sonnette d’alarme et blâment la gestion, par les
autorités responsables, de l’actuelle crise sanitaire.
Roxana Vasile, 22.10.2020, 12:30
Le nombre de nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 progresse
constamment en Roumanie, dont le système de santé, mal financé depuis des
années, est un des moins performants d’Europe. Or, nombreuses sont les voix
critiques, qui tirent la sonnette d’alarme et blâment la gestion, par les
autorités responsables, de l’actuelle crise sanitaire.
Les problèmes en sont multiples
et variés ! Tandis que les cas de contamination progressent, le nombre de
lits disponibles dans les unités de soins intensifs diminue. Si des lits
supplémentaires sont mis à disposition des malades graves, le personnel
soignant qui les prenne en charge n’est pas suffisant. Les responsables du
secteur médical, qui privilégiaient une hospitalisation généralisée, y compris
des personnes infectées asymptomatiques ou développant des formes légères de la
maladie, changent les règles et décident que ces deux catégories de personnes
contaminées soient traités à domicile. Cela désengorgerait les établissements
hospitaliers, pour les malades graves de Covid-19! Sauf que le danger existe de
ne pas avoir suffisamment de lits disponibles en réanimation. De l’avis du
médecin et chercheur Octavian Jurma, interviewé par Radio Roumanie, les autorités
devraient être proactives. « Nous
avons commencé à agir en fonction des chiffres reçus, lorsque ces chiffres
tombent. Cela veut dire que le nombre de près de 5.000 nouveaux cas en 24
heures d’aujourd’hui était déjà prévisible, vu le graph assez précis d’il y a
deux semaines. Pour garder l’épidémie sous contrôle, il faut agir aujourd’hui
comme si ce qui allait se passer d’ici deux semaines était déjà arrivé. Les
mesures appliquées en zone rouge sont bonnes. Le problème c’est qu’elles sont
toujours devancées par l’épidémie. », considère-t-il.
Les autorités se concentrent, donc, sur la gestion de l’actuelle
épidémie, alors les personnes souffrant de maladies chroniques lancent un fort
signal d’alarme : elles aussi ont besoin de traitement et de se faire
soigner ! La transformation, parfois intempestive, de grands
établissements hospitaliers, tel l’hôpital Colentina de Bucarest, en établissements
exclusivement dédiés au traitement de l’infection au SARS-CoV-2, diminue l’accès
aux soins des malades chroniques, fait savoir Cezar Irimia, président de l’Alliance
des patients chroniques. « Ces
malades se voient marginalisés, abandonnés, ignorés par le système de santé, qui
les laisse se débrouiller tout seuls. La répartition de ces patients par hôpital
et par médecin n’est pas juste. », explique-t-il.
Radu Gănescu, président de la Coalition des Organisations
de malades chroniques, propose une solution: « Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé sont claires:
tout hôpital doit être en mesure de traiter des malades Covid et non-Covid. Il
faut tout simplement se doter d’équipements, de circuits et de tests de
dépistage. », affirme-t-il.
Un exemple qui montre les dimensions de la tragédie – depuis
mars dernier, des cancers de stade 1 sont passés au stade 3. (Trad. :
Ileana Ţăroi)