Les hôpitaux roumains à l’épreuve de la pandémie
Daniela Budu, 30.09.2021, 11:58
Face à la recrudescence des cas de coronavirus auxquels la Roumanie se
confronte dernièrement, les places dans les hôpitaux sont déjà insuffisantes.
Cela fait plus d’un mois que la quatrième vague pandémique a déferlé sur le
pays, mais la situation a vraiment commencé à se dégrader depuis deux semaines
quand le nombre de cas de Covid-19 a connu un rebond alarmant. Le nombre de
Roumains dépistés positifs augmente d’un jour à l’autre et le nombre de places
dans les unités de Réanimation, Soins intensifs s’avère insuffisant. Sur
l’ensemble des personnes hospitalisées en ce moment en Roumanie en raison d’une
contamination avec le virus SARS-CoV-2, 50 % sont beaucoup plus jeunes que
durant les vagues précédentes. En plus, elles se présentent à l’hôpital trop
tard, quand leur état de santé est sérieux, déplorent les médecins. A leurs
dires, la plupart des malades hospitalisés actuellement nécessitent directement
une place en soins intensifs, ce qui fait que ces unités s’occupent avant les
chambres. A l’heure où l’on parle, sur les 1 300 lits que le pays détient dans
les unités de soins critiques, presque tous sont occupés.
Pour lutter contre l’afflux de malades, les établissements sanitaires se
réorganisent et se voient contraints de mettre à la disposition des patients
positifs les chambres réservées normalement à des patients atteints d’autres pathologies.
C’est ce qui se passe actuellement dans l’Hôpital départemental d’Arad dont la
directrice, Florina Ionescu, a décidé d’allouer aux unités de Soins intensifs
toutes les places disponibles. Florina Ionescu :
« Dans la situation où les unités de Réanimation, Soins
intensifs affichent complet, on peut augmenter la capacité d’accueil de 20 lits
de la Section de pédiatrie. Elle se trouve dans les mêmes locaux que la
section de Maladies infectieuses et les lits dont on parle permettent
l’oxygénothérapie, l’installation électrique étant récemment vérifiée. »
A part les personnes contaminées, la pandémie de coronavirus a des effets
dévastateurs sur les autres malades aussi, notamment sur les malades chroniques
qui évitent les visites médicales de peur d’une infection. Du coup, leur état
de santé risque de se dégrader, alertent les médecins. La situation est grave,
les chiffres le prouvent : des centaines de localités se confrontent à un
taux d’incidence cumulée sur 14 jours supérieure à 3 cas par mille habitants. A
Bucarest et aux alentours, ce taux a dépassé les 6 cas par mille
habitants. Selon les statistiques officielles, la Roumanie occupe la
première position en Europe point de vue nombre de contaminations et de décès.
Le premier ministre roumain, Florin Cîtu, continue pourtant à rassurer la
population, en affirmant que le pays est à même de faire face à cette quatrième
vague pandémique. Et lui d’ajouter que les autorités se proposent de
transformer plusieurs hôpitaux publics, notamment à Bucarest, en hôpitaux
Covid. « Ce sont des solutions dont on dispose en ce moment, mais il est
clair que l’on devrait envisager aussi des projets à long terme, or pour cela
il faudrait investir », affirmait récemment Cîtu.
Lors de sa réunion de mercredi, le Gouvernement a décidé d’octroyer au
Ministère de la Santé une enveloppe de 386 millions de lei, soit quelque 77
millions d’euros, pour acheter des médicaments destinés à soigner les patients
contaminés. Un supplément de 70 millions de lei, soit 14 millions d’euros, sera
accordé au même ministère pour améliorer les conditions dans les unités de
Soins critiques.(Trad. Ioana Stancescu)