Les données du dernier recensement
Ştefan Stoica, 05.07.2013, 12:45
Les données finales du recensement réalisé en octobre 2011 confirment la diminution de la population de la Roumanie dans la décennie écoulée depuis le dernier décompte. Ainsi le nombre des Roumains à domicile stable est de 20,1 millions, soit plus d’un million et demi de moins par rapport à 2002. Cela s’explique notamment par la migration externe pour des raisons économiques. Le président de l’Institut national des statistiques, Tudorel Andrei, précise : La migration y est pour beaucoup. En effet, la baisse du nombre d’habitants est due à hauteur de 77% à ce facteur. A cela s’ajoute le facteur naturel. Il est de notoriété que dans cette période le taux de natalité a considérablement diminué, malgré la progression de l’espérance de vie”.
Le recensement offre des données révélatrices sur l’ampleur du phénomène de la migration. Plus de 700 mille personnes figurant sur les listes des recensés en 2011 se trouvent à présent à l’étranger pour au moins une année et ce nombre représenterait un tiers du chiffre réel, affirme le chef de l’Institut national des statistiques. Pour le reste, le jeu des pourcentages n’apporte pas de changements spectaculaires. La population d’ethnie roumaine étant majoritaire, soit 89%, l’orthodoxie demeure la religion dominante. Les ethniques roumains, majoritaires, sont suivis par la population d’ethnie magyare, 6,5% et par les Roms 3,3%. Les femmes représentent 51% de la population et 54% des Roumains habitent les chefs- lieux et les grandes villes.
Forte d’environ 1,9 millions d’habitants, la capitale, Bucarest, est la plus grande ville du pays. Pour ce qui est de la classification par tranches d’âge, les enfants de moins de 14 ans comptent pour seulement 16% de la population, tandis que les 25 à 64 ans représentent 56% des habitants. Le nombre des personnes de plus de 18 ans dépasse les 16 millions. Les données du recensement relèvent que la population de la Roumanie vieillit, ce qui alimente les inquiétudes relatives au rapport économique décourageant entre population active et retraités.
En échange, les Roumains sont plus instruits. Ces 10 dernières années, le nombre des diplômés a doublé, passant de 7 à 14%. La première réaction au sujet des données de ce recensement a été celle d’un homme politique. Il s’agit du premier ministre Victor Ponta qui a déclaré que la régression de la population, confirmée par les chiffres, prouve que le quorum de 50% nécessaire à la suspension du président de la République, Traian Băsescu, lors du référendum de l’été 2012, avait pratiquement été atteint. En réplique, le chef de l’Etat a accusé d’irresponsabilité le premier ministre et rappelé que le décompte n’avait visé qu’une partie des électeurs roumains qui résident à l’étranger. Cette dispute est tardive et fausse, car le critère que la Cour constitutionnelle avait pris en compte lors de l’invalidation du référendum a été celui du nombre d’électeurs inscrits sur les listes permanentes. La mise à jour de ces listes, c’est déjà une autre question…(trad. : Mariana Tudose)