Les derniers jours de l’état d’urgence
Roxana Vasile, 11.05.2020, 12:19
Ces deux derniers mois ont été atypiques pour les Roumains,
comme pour le reste du monde d’ailleurs. Déclaré le 16 mars dernier, l’état
d’urgence imposé à cause de la pandémie de coronavirus, a complètement
bouleversé leur existence.
Les enfants ne vont plus à l’école, alors que leurs
parents se sont vus obligés à travailler à domicile, ou bien ont été placés en
chômage technique, perdant 25% de leurs revenus. D’autres Roumains encore ont dû
fermer boutique ou ont carrément perdu leurs emplois. Les théâtres, les salles
de spectacle et de cinéma restent fermés, alors que tous les magasins n’ouvriront
pas bientôt. Les parcs sont devenus des territoires interdits. Les personnes
âgées de plus de 65 ans ont vu leurs droits de circulation drastiquement
limités, pouvant quitter leur logement pendant 2 heures seulement, au début,
puis pendant 6 heures. Les déplacements en tout genre ont été interdits, à
l’exception de quelques situations précises et à condition de présenter à la
police une attestation délivrée par l’employeur ou une attestation de
déplacement dérogatoire.
Les lieux de culte ont été fermés aussi, les services
religieux ayant été tenus en l’absence des fidèles. Les Roumains ont donc célébré
Pâques à domicile cette année, en regardant les messes transmises à la
télévision ou en ligne. La fête du 1er Mai a été tout aussi atypique cette fois-ci.
Normalement, les Roumains célèbrent la fête du Travail en famille ou entre
amis, en organisant des pique-niques et ou en se rendant à la mer, pour marquer
l’ouverture de la saison estivale sur la côte de la mer Noire. Ce qui n’est
plus arrivé cette année.
Avec toutes ces restrictions mises en place pendant deux
mois et assez difficiles à respecter, les Roumains ont hâte de retrouver leur
liberté de déplacement et attendent donc avec impatience le vendredi 15 mai,
lorsque l’état d’urgence sera remplacé par l’état d’alerte et implicitement par
des mesures moins strictes.
Dans ce contexte, l’Institut national de santé publique a
lancé en débat public une liste de propositions sur lesquelles reposeront les
futures normes de l’état d’alerte. En voici quelques exemples. Les hôtels
pourront offrir leurs services uniquement aux personnes qui voyagent pour le
travail ou bien pour faire des travaux de maintenance. Les salons de beauté
pourront ouvrir, mais à condition d’assurer au moins 4m carrés pour chaque
client et garder une distance d’au moins 2 m entre les gens. Les cabinets
dentaires reprendront leur activité, mais devront réserver la matinée au traitement
des personnes âgées de plus de 65 ans et aux personnes souffrant de maladies
chroniques. De même, les hôpitaux qui ne sont pas réservés au traitement du
Covid-19 éviteront, autant que possible, d’accepter des patients, les soins à
domicile ou en régime ambulatoire étant recommandés.
L’institut national de santé publique a aussi formulé plusieurs
suggestions pour le domaine de l’éducation, notamment en vue des examens à
passer par les élèves en année terminale de collège ou de lycée, sans oublier
le transport en commun.
Néanmoins, malgré tous ces préparatifs et toute cette impatience,
les autorités de Bucarest ne cessent de rappeler à la population, que le 15 mai
n’est que la date d’un changement administratif et que la pandémie est loin
d’être terminée. (Trad. Valentina Beleavski)