Les chiffres de la pauvreté en Roumanie
Même pendant la
pandémie et, par la suite, pendant la crise énergétique alimentée par la guerre
en Ukraine, la Roumanie a compté parmi les champions de la croissance
économique en Union européenne. D’autre part, au cours de la décennie et
demie qui a suivi son adhésion à l’espace communautaire, la Roumanie a
bénéficié de quelques dizaines de milliards d’euros pour se développer et rattraper son décalage avec les autres États-membres. Cependant, pour plus d’un
tiers des Roumains, le bien-être, ou au moins une vie décente est un objectif
difficile à atteindre, voire impossible. Les statistiques le confirment.
Ştefan Stoica, 15.06.2023, 10:11
Même pendant la
pandémie et, par la suite, pendant la crise énergétique alimentée par la guerre
en Ukraine, la Roumanie a compté parmi les champions de la croissance
économique en Union européenne. D’autre part, au cours de la décennie et
demie qui a suivi son adhésion à l’espace communautaire, la Roumanie a
bénéficié de quelques dizaines de milliards d’euros pour se développer et rattraper son décalage avec les autres États-membres. Cependant, pour plus d’un
tiers des Roumains, le bien-être, ou au moins une vie décente est un objectif
difficile à atteindre, voire impossible. Les statistiques le confirment.
Selon EUROSTAT,
l’année dernière, plus de 34 % des Roumains étaient exposés au risque de
pauvreté et d’exclusion sociale, ce qui représente le pourcentage le plus élevé
parmi les Etats membres de l’Union européenne. Dans ce classement, la Roumanie
était suivie par la Bulgarie (32 %), la Grèce et l’Espagne (chacune avec 26 %).
En revanche, les pourcentages de pauvreté les plus faibles ont été enregistrés
en République tchèque (environ 12 %), en Slovénie (13 %) et en Pologne (16 %). L’année
dernière encore, au sein de l’UE, environ 95 millions de personnes, soit un cinquième de la population, étaient menacées de pauvreté
et d’exclusion sociale. C’est-à-dire qu’elles vivaient dans un foyer confronté
à au moins une des trois situations suivantes : risque de pauvreté, privations
matérielles et sociales sévères et/ou elles vivaient dans des ménages à très
faible niveau d’intensité de travail. Les chiffres sont restés relativement
stables par rapport à 2021, a précisé EUROSTAT.
Au niveau de l’Union
européenne, en 2022, le risque de pauvreté et d’exclusion sociale était plus
élevé pour les femmes que pour les hommes. Qui plus est, plus d’un cinquième de
la population de l’Union vivant au sein d’un ménage avec des enfants dépendants court le risque de pauvreté et d’exclusion sociale.
Pour la Roumanie, une récente étude révèle qu’en 2022 les vols ou les offres
de vacances n’ont pas été très recherchés par les Roumains. Selon l’enquête, la
plupart des Roumains s’inquiètent pour l’avenir et déclarent avoir l’intention
d’économiser des montants plus élevés et d’investir dans l’éducation. De même, le
pouvoir d’achat moyen ne rentrait en considération que pour la moitié de la moyenne européenne,
ce qui place la Roumanie à la 31e place sur les 42 pays
participant à l’étude.
Selon l’Institut
national de la statistique, l’année dernière, le revenu total moyen de Roumanie
était d’environ 1300 euros par foyer, soit une
augmentation de près de 14 % par rapport à 2021. Cette croissance n’a toutefois pas engendré un meilleur niveau de vie de la population à cause de l’inflation qui a sévèrement
réduit les revenus des Roumains.
En milieu urbain,
le revenu mensuel total par foyer dépassait les 1 400
euros, soit 1,3 fois plus qu’en milieu rural. Les principales dépenses des
Roumains visaient la consommation des foyers, qui représentaient plus de 60 % du total des
revenus, contre 30 % pour le paiement des taxes et des impôts. Quant
à la consommation, les produits alimentaires comptaient pour un tiers des
dépenses, suivis par les dépenses liées au logement et aux charges. (Trad.
Andra Juganaru)