Les causes de la tragédie du club Colectiv
Ce qui aurait dû être une super soirée de vendredi passée en compagnie des amis dans une discothèque de Bucarest s’est transformée, en un rien de temps, en un véritable enfer pour les quelques centaines de jeunes qui s’y trouvaient. Artistes, photographes, journalistes, architectes, élèves; étudiants étrangers, employés de multinationales, ingénieurs, s’étaient donné rendez-vous dans la boîte de nuit Colectiv, le 30 octobre 2015, pour un concert du groupe de hard-rock roumain Goodbye to Gravity, qui faisait la promotion de son nouvel album. 64 de ces jeunes allaient périr et plus de 100 autres allaient être blessés dans la tragédie qui a endeuillé le pays tout entier.
Leyla Cheamil, 25.04.2016, 13:55
Ce qui aurait dû être une super soirée de vendredi passée en compagnie des amis dans une discothèque de Bucarest s’est transformée, en un rien de temps, en un véritable enfer pour les quelques centaines de jeunes qui s’y trouvaient. Artistes, photographes, journalistes, architectes, élèves; étudiants étrangers, employés de multinationales, ingénieurs, s’étaient donné rendez-vous dans la boîte de nuit Colectiv, le 30 octobre 2015, pour un concert du groupe de hard-rock roumain Goodbye to Gravity, qui faisait la promotion de son nouvel album. 64 de ces jeunes allaient périr et plus de 100 autres allaient être blessés dans la tragédie qui a endeuillé le pays tout entier.
Le terrible incident a également provoqué d’amples manifestations de rue qui ont mené à la démission du premier ministre de l’époque, le social-démocrate Victor Ponta. 6 mois après ce drame, les procureurs du Parquet général ont finalisé l’enquête sur l’incendie meurtrier du club bucarestois Colectiv. Les 170 pages du réquisitoire rédigé par les procureurs révèle que le club n’avait pas respecté les procédures contre les incendies.
Selon eux, lors de l’incendie, la température a atteint 900 degrés, le feu s’est propagé jusqu’au plafond en 33 secondes seulement et les victimes ont vainement essayé d’ouvrir l’autre issue de secours. Un des survivants a déclaré que pendant le show pyrotechnique organisé en ouverture du concert, un pilier avait pris feu au contact des étincelles du feu d’artifice, après quoi les flammes auraient vite gagné le plafond.
Selon les réquisitoire des procureurs, la date de péremption des extincteurs était dépassée et un jeune homme aurait tenté d’éteindre le feu avec de la bière. Plusieurs personnes seront déférées à la justice, y compris les patrons du club, accusés d’homicide et de blessures involontaires et de ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires de sécurité.
Les déclarations des patrons de la discothèque concernant les matériaux utilisés pour l’isolation acoustique du bâtiment ne concordent pas avec celles du constructeur. Selon ce dernier, on lui aurait mis à disposition des matériaux bon marché et non ignifugés, ce que les patrons nient. En outre, on avait permis l’accès d’un nombre de personnes beaucoup plus grand que ne le permettait la capacité maximale du club. Ce qui plus est, l’espace n’était pas prévu de plusieurs issues de secours et les patrons du club auraient accepté l’organisation d’un spectacle pyrotechnie, même si les conditions de sécurité n’étaient pas remplies.
La patronne de la société qui a fourni les feux d’artifice sera elle aussi renvoyée devant les juges, pour avoir acheté et commercialisé des produits pyrotechniques non accompagnés de mode d’emploi traduit en roumain et pour ne pas avoir instruit le personnel chargé de l’installation du feu d’artifice au club Colectiv. (trad. Mariana Tudose)