L’Egypte à nouveau dans la tourmente
L’Egypte est profondément divisée, entre, d’un côté, les partisans du président déchu Mohamed Morsi, soutenu par le parti islamiste des Frères Musulmans, et de l’autre, les protestataires, appuyés par l’armée, de la place Tahrir, symbole de la contestation de la manière dont Morsi a dirigé le pays pendant l’année passée à la tête de l’Etat. Le Ramadan, qui vient de commencer, réussira-t-il à calmer les esprits pendant les 30 prochains jours ? Nombreux sont ceux qui pensent que non. Les Frères musulmans pourraient intensifier les actions violentes contre ceux qui ont destitué le président issu de leurs rangs, ce qui entraînerait une réplique sur mesure des militaires. Cela fait que les avertissements concernant le risque d’une guerre civile soient de plus en plus nombreux.
Roxana Vasile, 09.07.2013, 13:22
L’Egypte est profondément divisée, entre, d’un côté, les partisans du président déchu Mohamed Morsi, soutenu par le parti islamiste des Frères Musulmans, et de l’autre, les protestataires, appuyés par l’armée, de la place Tahrir, symbole de la contestation de la manière dont Morsi a dirigé le pays pendant l’année passée à la tête de l’Etat. Le Ramadan, qui vient de commencer, réussira-t-il à calmer les esprits pendant les 30 prochains jours ? Nombreux sont ceux qui pensent que non. Les Frères musulmans pourraient intensifier les actions violentes contre ceux qui ont destitué le président issu de leurs rangs, ce qui entraînerait une réplique sur mesure des militaires. Cela fait que les avertissements concernant le risque d’une guerre civile soient de plus en plus nombreux.
D’ailleurs, les islamistes ont déjà appelé à une révolte du peuple contre ceux qui tentent, affirment-ils, de lui voler la révolution à l’aide des chars d’assaut ; les Frères musulmans ont demandé à la communauté et aux groupes internationaux d’intervenir pour empêcher les massacres, se référant ainsi aux confrontations armées de ce début de semaine qui ont fait des dizaines de morts. « Il faut éviter les provocations et l’escalade de la violence, tous ceux qui revendiquent la légitimité doivent agir de manière responsable pour le bien du pays. », a demandé Catherine Ashton, la responsable de la diplomatie européenne.
A Bucarest, le secrétaire d’Etat pour les affaires globales au ministère roumain des affaires étrangères, Mihail Dobre, a reçu Mme Laïla Ahmed Bahaa El Din, ambassadeur d’Egypte en Roumanie, à la demande de celle-ci. Un communiqué de la diplomatie roumaine informe que : « l’ambassadeur d’Egypte a présenté la situation actuelle dans son pays, a souligné les évolutions complexes d’après le Printemps arabe et mis en exergue les difficultés auxquelles se confrontent les autorités égyptiennes en ce qui concerne la formation d’un gouvernement intérimaire ainsi que leur volonté d’assurer la continuation de la transformation démocratique du pays. »
Le ministère des affaires étrangères de Bucarest a répondu que la Roumanie déplorait les pertes de vies humaines de ces derniers jours et qu’elle condamnait toute forme de violence. Dans le même temps, aux côtés des autres Etats membres de l’UE, la Roumanie suit avec préoccupation les évolutions actuelles ; seul le dialogue, et non la confrontation, peut assurer le succès du projet démocratique. C’est pourquoi la Roumanie espère que l’ordre constitutionnel reviendra le plus rapidement en Egypte, par la tenue de nouvelles élections, et que le processus de transition démocratique reprendra le plus rapidement possible.
L’enjeu dépasse largement les frontières nationales car l’Egypte est un élément clé de la paix, de la sécurité et du développement économique de la région méditerranéenne, du nord de l’Afrique et du Moyen Orient. (trad. : Ileana Taroi)