L’éducation roumaine à l’heure des choix
Une main d’œuvre qualifiée et bon marché. Jusqu’il y a 10 ou 15 ans, elle a été l’avantage compétitif de la Roumanie face à d’autres pays de la région. La situation a pourtant radicalement changé après la disparition des filières arts et métiers. Une erreur commise au début des années 2000 par un autre gouvernement social-démocrate et qui doit être corrigée au plus vite, car le manque de travailleurs qualifiés freine le développement du pays.
Corina Cristea, 11.07.2017, 14:50
Une main d’œuvre qualifiée et bon marché. Jusqu’il y a 10 ou 15 ans, elle a été l’avantage compétitif de la Roumanie face à d’autres pays de la région. La situation a pourtant radicalement changé après la disparition des filières arts et métiers. Une erreur commise au début des années 2000 par un autre gouvernement social-démocrate et qui doit être corrigée au plus vite, car le manque de travailleurs qualifiés freine le développement du pays.
Récemment, des représentants des patronats et des autorités se sont rencontrés lors d’un débat sur ce sujet. L’apprentissage professionnel dual, organisé sur demande d’opérateurs économiques, a vite pris le dessus dans les discussions. Ce type de formation permet aux jeunes d’entrer sur le marché de l’emploi tout en poursuivant leurs études.
Il peut représenter l’élément déterminant d’une réindustrialisation de la Roumanie, estiment des experts en la matière, qui assurent que la toute première question posée par des compagnies intéressées à investir dans une certaine région se réfère à la possibilité de réserver un certain nombre de places pour leurs salariés dans un établissement scolaire d’enseignement dual.
Deux autres lois viennent compléter ce dispositif — celle de l’apprentissage et celle du stage de formation ; approuvées toutes les deux cette année, elles sont deux autres moteurs capables de stimuler la réindustrialisation du pays.
La loi qui redéfinit l’organisation et le fonctionnement de l’enseignement dual en Roumanie n’a pas été promulguée par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, celui-ci la renvoyant au Parlement à cause de ses éventuels effets négatifs sur la qualité du processus éducationnel. Le président Iohannis considère que l’élimination de l’autorisation ou de l’accréditation obligatoires des entreprises, impliquées dans cette formation professionnelle duale, risquait de faire diminuer son impact positif ainsi que le degré d’autonomie des écoles.
Le Parti national libéral, principal parti politique d’opposition, a salué la décision du président et a appelé tous les partis parlementaires à réexaminer d’urgence le texte de loi en question. De l’avis de la première vice-présidente des libéraux, Raluca Turcan, l’enseignement dual est la meilleure solution pour résoudre le problème du manque de main d’œuvre et de l’absence d’écoles d’arts et métiers, que déplore le milieu des affaires.
Par ailleurs, le gouvernement roumain souhaite la mise en débat public de la stratégie de développement de ce type d’enseignement avant le 1er septembre, de façon à ce qu’elle soit mise en œuvre avec l’année scolaire 2018-2019. (trad. : Ileana Taroi, Andrei Popov)