L’économie roumaine selon le pouvoir et l’opposition
Encouragé par l’entrée en vigueur de deux mesures à fort impact économique et social – à savoir une TVA réduite sur les aliments et des allocations familiales doubles – le premier ministre Victor Ponta a présenté mardi au Parlement la situation de l’économie roumaine. Un discours tenu dans le cadre de «L’heure du premier ministre », instituée récemment selon le modèle britannique. De l’avis du chef du cabinet de Bucarest, s’il y a 3 ans la Roumanie était en pleine récession, le pays occupe actuellement la première place dans l’UE en termes de croissance économique. Son PIB a avancé de 4,2% au premier trimestre de cette année, alors que sa dette extérieure est remboursée presque totalement.
Ştefan Stoica, 03.06.2015, 14:41
Ce n’est pas un hasard que l’économie roumaine se porte si bien, explique Victor Ponta : «Cette croissance n’est pas fondée sur des éléments de conjoncture, mais sur la consommation interne, sur les exportations, sur la croissance de l’industrie et des services. De même, ce qui est le plus important, le BTP a connu lui aussi des progrès cette année, et il faut continuer à encourager ce secteur. 2015 a démarré par une croissance significative des investissements étrangers directs ; nous avons remboursé la quasi totalité du prêt contracté et épuisé par nos collègues du Parti Démocrate – Libéral (d’opposition). Nous avons respecté toutes les cibles du déficit établies avec nos partenaires internationaux»,
Le premier ministre a également remercié le Parlement d’avoir soutenu le gouvernement dans la mise en œuvre de deux mesures importantes pour l’économie roumaine : la baisse de la TVA sur les aliments et les boissons non alcoolisées à 9% et l’augmentation des allocations familiales qui sont désormais doubles. Victor Ponta a demandé aux parlementaires de soutenir l’adoption du nouveau Code fiscal, du Plan directeur des Transports et du nouveau Projet de loi portant sur les marchés publics.
Toutefois, pas du tout impressionnée par la plaidoirie du premier ministre, l’opposition libérale a rappelé pour sa part qu’au cours des dernières années de gouvernance sociale-démocrate, le nombre des sociétés déclarées insolvables a augmenté de manière dramatique et que les revenus des foyers ont diminué.
Le député libéral Ludovic Orban a affirmé : « Depuis que vous êtes premier ministre, plus de 370.000 sociétés ont mis la clé sous la porte et près de 80.000 ont été déclarées insolvables. Plus de 450 compagnies sont au bord de la faillite. Comment peut-on soutenir le développement du capital autochtone si les investissements publics sont diminués systématiquement ?».
Toujours dans sa réponse virulente au premier ministre, l’opposition libérale a invoqué mardi un rapport de la Commission européenne critiquant entre autres le manque de prédictibilité des mesures fiscales roumaines et l’adoption de stratégies d’investissements insoutenables. Bref : crédibilité zéro, et les quelques progrès à remarquer ont été enregistrés malgré la gouvernance des sociaux – démocrates et non pas grâce à elle, conclut le PNL à propos de l’activité de l’Exécutif. (Trad. Valentina Beleavski)