L’économie roumaine ne cesse de croître
L’office statistique de l’UE, Eurostat, confirme à l’unisson avec d’autres institutions spécialisées de Roumanie la croissance de l’économie roumaine. Selon un rapport rendu public jeudi, notre pays a enregistré au troisième trimestre de l’année en cours la croissance économique la plus importante parmi les Etats membres, aussi bien en rapport avec la même période de l’année précédente qu’avec le deuxième trimestre 2017. Il convient de préciser que la majoration du PIB roumain intervient dans un contexte de relance économique dans l’ensemble de l’espace communautaire: le PIB de la zone euro, tout comme celui de l’Union, ont connu dernièrement une hausse de 2,6% par rapport à la même période de 2016. Aucun des pays européens n’a rapporté de recul économique.
Bogdan Matei, 08.12.2017, 13:44
Pour sa part, la Roumanie est en tête de peloton avec une croissance de 8,6%, suivie par Malte – 7,7% – et la Lettonie – 6,2%. Eurostat rapporte aussi que sur l’ensemble de l’UE, c’est l’Irlande qui présente le taux de fiscalité le plus bas, talonnée par la Roumanie, pays où les revenus générés par la collecte des taxes représentent seulement 26% du PIB. Comme quoi, les données macroéconomiques alimentent à leur tour l’optimisme robuste du premier ministre social-démocrate, Mihai Tudose, qui soulignait que c’était pour la première fois que le PIB roumain se situait au delà des 200 milliards d’euros. Un résultat, disait-il, qui permettra des majorations des salaires et des pensions de retraite promises à maintes reprises par la coalition gouvernementale Parti Social Démocrate – Alliance des Libéraux et des Démocrates.
En revanche, l’opposition de droite, les syndicats et les experts financiers se montrent plutôt réservés. A parler de la Roumanie, ces derniers affirment que notre pays est en fait beaucoup plus vulnérable qu’il ne le semble. L’économie est surchauffée et les croissances record sont dues à la consommation et aux importations. Les leaders des grandes confédérations syndicales ont d’ailleurs organisé cet automne une série de protestations au cœur de la capitale, Bucarest, pour dénoncer la réforme fiscale préparée par le gouvernement. A leur sens, par le transfert des contributions sociales de l’employeur au salarié, les Roumains verront leurs revenus diminuer et leurs emplois supprimés.
Quant au chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, il a qualifié le projet gouvernemental de « chamboulement fiscal » suite auquel un salarié rémunéré du salaire moyen ne se verra offrir que 70 centimes d’euros de plus par mois. En réplique, aussi bien le premier ministre Tudose que le leader social-démocrate, Liviu Dragnea, se sont dit contrariés face à l’attitude de l’opposition surtout que, selon eux, pour les Roumains – qu’ils soient employeurs ou employés – cette mesure n’apportera que des gains, et pas de pertes. Aux dires des analystes, mieux vaut attendre que le Parlement adopte le projet de la loi du budget étatique et de la sécurité sociale 2018 pour se faire une image plus claire des perspectives réelles de notre économie. Reposant sur une croissance économique de 5,5% et sur une inflation moyenne annuelle de 3,1%, les deux lois seront soumises au vote du Parlement le 21 décembre. Après la présentation des amendements et leur examen par les commissions spécialisées entre le 7 et le 16 décembre, ce sera au Parlement réuni de débattre à partir du 18 décembre des deux projets, selon le calendrier approuvé.(Trad. Ioana Stancescu)