L’économie de la Roumanie, analyses et prévisions
Dans ses prévisions économiques de printemps, rendues publiques jeudi, la Commission européenne a maintenu à 4,5% ses estimations sur la croissance de l’économie roumaine en 2018, tandis que pour l’année prochaine elle table sur une progression 3,9 % du PIB.
Roxana Vasile, 04.05.2018, 12:55
C’est une analyse lucide, affirme le spécialiste de l’économie Constantin Rudniţchi, qui explique : Ce que l’on peut constater dans le cas de la Roumanie c’est qu’elle maintient un bon rythme de croissance économique, soit 4,5%. Pourtant, il est inférieur au niveau enregistré en 2017, à savoir 7% et puis pour l’année prochaine on s’attend à 3,9% .Je répète, ce sont de bons rythmes de croissance, mais ils s’inscrivent sur une pente descendante.
La Commission européenne signale aussi le fait que le déficit budgétaire de la Roumanie devrait s’élever à 3,4% du PIB en 2018, et à 3,8% en 2019, en raison notamment des hausses salariales du secteur public.
Constantin Rudniţchi: Les prévisions de la Commission européenne montrent l’existence de certains doutes à l’égard du maintien du déficit budgétaire au niveau actuel. Mon commentaire à moi à ce sujet c’est que si l’année dernière aussi on avait évoqué le spectre d’un éventuel dépassement du déficit budgétaire, la Roumanie a finalement réussi à le confiner à 3% du PIB. Ce n’est pas moins vrai cependant que cela a été possible en coupant les investissements publics. J’ai peur que l’on ne sacrifie une partie des investissements cette année aussi, de sorte à pourvoir contenir le déficit dans les limites stipulées par le Traité de Maastricht, ce qui revient à dire que dans ce cas de figure on alloue plus d’argent aux salaires et moins aux investissements .
Quant à l’inflation, la Commission européenne estime qu’elle va continuer à s’accroître, mais que cette croissance devrait se tempérer en 2019. Fréquemment invoquée ces derniers mois, y compris lors des disputes politiques, l’inflation est pourtant générée par des facteurs extérieurs, qui n’ont rien à voir avec les actions du gouvernement ou de la Banque centrale. C’est ce qu’a précisé Liviu Dragnea, président du Parti social-démocrate, principale formation politique de la coalition au pouvoir, qui a participé jeudi à la rencontre de la cheffe du cabinet de Bucarest, Viorica Dăncilă avec le gouverneur de la Banque centrale de Roumanie, Mugur Isărescu.
Liviu Dragnea: Le gouvernement et la Banque nationale sont tombés d’accord sur le fait que la hausse de l’inflation à laquelle nous assistons en cette période est due, pour l’essentiel, à des facteurs exogènes. Il s’agit donc de facteurs qui n’ont rien à voir avec le gouvernement ou la Banque nationale, tels que le gaz, l’énergie, le pétrole. Ces facteurs-là, qui contribuent grandement à la hausse massive de l’inflation, ne sont gérés ni par le gouvernement ni par la Banque nationale.
Liviu Dragnea a également fait savoir que, dans la seconde moitié de l’année prochaine, la Roumanie démarrerait d’amples projets dans le domaine des infrastructures. (Trad. Mariana Tudose)