Le vote par correspondance examiné au Parlement
Près d’une année après les présidentielles de Roumanie, marquées par un scandale retentissant qui a dépassé largement les frontières du pays, le Parlement de Bucarest s’apprête à adopter le projet de loi sur le vote par correspondance. Il a fallu d’interminables files d’attente devant les ambassades roumaines des principales capitales du monde, des centaines de milliers de Roumains de la diaspora qui ont attendu pendant des heures pour pouvoir exercer leur droit de vote et des milliers d’autres qui n’ont pas pu le faire en raison de l’organisation déficitaire du scrutin, pour que les hommes politiques de Bucarest se décident enfin à prendre des mesures.
Roxana Vasile, 20.10.2015, 13:33
Près d’une année après les présidentielles de Roumanie, marquées par un scandale retentissant qui a dépassé largement les frontières du pays, le Parlement de Bucarest s’apprête à adopter le projet de loi sur le vote par correspondance. Il a fallu d’interminables files d’attente devant les ambassades roumaines des principales capitales du monde, des centaines de milliers de Roumains de la diaspora qui ont attendu pendant des heures pour pouvoir exercer leur droit de vote et des milliers d’autres qui n’ont pas pu le faire en raison de l’organisation déficitaire du scrutin, pour que les hommes politiques de Bucarest se décident enfin à prendre des mesures.
Suite à ce scandale, deux ministres des Affaires étrangères ont perdu leurs portefeuilles et des dissensions ont éclaté au Parlement, le pouvoir et l’opposition s’accusant mutuellement d’inertie, de tergiversations et de mauvaise volonté.Lundi, enfin, le projet de loi sur le vote par correspondance a été adopté par le Sénat. Selon ce document, proposé par l’Autorité électorale permanente et assumé par les groupes parlementaires, l’électeur domicilié ou résidant à l’étranger qui souhaite voter par correspondance aux élections parlementaires, présidentielles et européennes, peut se faire inscrire au Registre électoral en déposant une demande écrite transmise à l’ambassade ou en remplissant un formulaire en ligne.
Les Sénateurs du Parti National Libéral (PNL), d’opposition, ont accueilli très favorablement le projet. Selon leur leader, Ion Popa, c’est un document que la diaspora attendait depuis longtemps : « Je constate que les démarches des parlementaires du PNL, culminant pas une grève japonaise, ont porté leurs fruits. Je souhaite remercier les parlementaires du Parti Social Démocrate (PSD) pour la sagesse dont ils ont fait preuve. C’est une loi que les Roumains attendaient depuis longtemps. »
Les sociaux-démocrates, au pouvoir, ont accepté le projet. Le sénateur Mihai Fifor déclarait: « Je vous parlerai d’une promesse honorée, une promesse que le PSD a faite aux électeurs de la diaspora, aux Roumains de la diaspora, et qu’il tient aujourd’hui. Nous avons promis que dans une semaine la loi sera soumise au Parlement et, Mesdames, Messieurs, aujourd’hui la loi est devant vous, dans une forme, certes, perfectible, et elle sera avancée à la Chambre des députés où elle pourra être amendée. »
Le projet de loi n’a pas été adopté à l’unanimité. Le groupe de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) et celui du parti libéral-conservateur (ALDE) ne l’ont pas soutenu, objectant qu’il soulevait beaucoup d’interrogations. Le président de la République, Klaus Iohannis, a salué l’adoption, par les sénateurs, de la loi sur le vote par correspondance. Il a espéré que le document serait mis au point la semaine prochaine.
Klaus Iohannis: « Je suis très content que le Sénat ait adopté ce projet de loi et j’espère que les partis politiques garderont leurs enthousiasme à l’égard de la loi sur le vote par correspondance. Peut-être la semaine prochaine déjà pourrions-nous disposer d’une telle loi. »Le projet de loi sera soumis à la Chambre des députés, organisme décisionnel du Parlement.(trad. Dominique )