Le statut des élus et l’anticorruption
En Roumanie, le coup d’envoi a été donné à la pose des candidatures aux élections locales du 5 juin, une opération qui sera clôturée le 26 avril prochain. 126 partis, alliances et unions ont déjà inscrit leurs appellations et logos auprès du Bureau électoral central. On y retrouve tant les formations politiques très connues – le PSD, le PNL, l’UDMR, l’ALDE, l’UNPR, le PMP – mais aussi de petits partis « nouveaux » : Sebeşul verde (la ville de Sebeş verte), le Parti de la Société de Iaşi ou encore le Parti Communautaire de Roumanie. Le dernier sondage rendu public, réalisé par INSCOP, indique que le prochain scrutin aura lieu alors que plus de 90% des Roumains affirment ne plus voter pour une personne sous enquête ou jugée pour corruption.
Corina Cristea, 11.04.2016, 14:06
En Roumanie, le coup d’envoi a été donné à la pose des candidatures aux élections locales du 5 juin, une opération qui sera clôturée le 26 avril prochain. 126 partis, alliances et unions ont déjà inscrit leurs appellations et logos auprès du Bureau électoral central. On y retrouve tant les formations politiques très connues – le PSD, le PNL, l’UDMR, l’ALDE, l’UNPR, le PMP – mais aussi de petits partis « nouveaux » : Sebeşul verde (la ville de Sebeş verte), le Parti de la Société de Iaşi ou encore le Parti Communautaire de Roumanie. Le dernier sondage rendu public, réalisé par INSCOP, indique que le prochain scrutin aura lieu alors que plus de 90% des Roumains affirment ne plus voter pour une personne sous enquête ou jugée pour corruption.
Dans le même temps, 88,4% des sondés sont d’avis que les personnalités publiques condamnées pour corruption ne devraient plus jamais occuper des fonctions publiques. Seuls 8% des sujets questionnés considèrent que de telles personnes devraient avoir le droit d’occuper des fonctions publiques après avoir purgé leur peine. Les parlementaires et les élus locaux définitivement condamnés pour corruption devraient perdre leurs mandats et ne plus avoir le droit de candidater, pense aussi Laura Codruţa Kövesi, la procureure en chef du Parquet national anticorruption (la DNA).
A cet effet, un débat public sur la modification de la législation actuelle serait bienvenu, a estimé la cheffe de la DNA dans une émission télévisée : « J’ai vu beaucoup de fois des situations où des personnes qui ont eu des fonctions importantes ont été condamnées de manière définitive et malgré cela, elles ont préservé leurs fonctions. Des parlementaires, par exemple, condamnés de manière définitive pour corruption, qui ont continué à être parlementaires, ils n’ont pas perdu leur mandat, ils ont continué d’aller au Parlement, de voter des lois, de toucher leur salaire. Peut-être devrions-nous réfléchir au niveau de la société, si de telles situations ne peuvent pas être solutionnées par la législation aussi, surtout lorsqu’il y a des décisions de condamnation définitives. »
Un autre sondage, Sociopol, réalisé à Bucarest, montre que les maires d’arrondissement impliqués dans des enquêtes pénales continuent de bénéficier de plus de 40% de taux de confiance des citoyens. Dans ce contexte, Laura Codruţa Kövesi a souligné que les personnes en question devaient se demander si candidater à de telles fonctions était encore moral, même si la population voterait de nouveau pour elles. Toutes ces prises de position ont lieu alors que certains maires sous enquête ou sous contrôle judiciaire ont laissé entendre qu’ils brigueraient un nouveau mandat.