Le sixième train de sanctions contre Moscou
Daniela Budu, 05.05.2022, 00:45
Dans le
contexte de la poursuite de l’offensive russe en Ukraine, l’UE a annoncé
mercredi une sixième série de sanctions contre Moscou. Aux dires de la cheffe
de l’Exécutif européen, le nouveau train de mesures portent principalement sur
quatre types de sanctions. D’abord, l’UE veut une fois de plus frapper le
portefeuille russe, en proposant d’exclure trois banques supplémentaires, dont
Sberbank – le plus gros établissement du pays – du système financier
international Swift.Autre proposition : sanctionner de nouvelles
personnalités. Parmi elles, des militaires gradés responsables des crimes de
guerre commis à Boutcha.
Par ailleurs, trois grosses chaînes de radio détenues
par l’État russe seraient interdites sur les ondes européennes, tandis que des
sociétés européennes de consulting et lobbying n’auront plus le droit de
travailler pour le Kremlin. Mais, la sanction la plus importante est sans doute
l’embargo sur le pétrole russe. Ursula von der Leyen a proposé d’éliminer progressivement
les livraisons russes de pétrole brut et de produits raffinés afin de trouver
des sources d’approvisionnement alternatives.Bien sûr, ce n’est pas facile pour l’Europe d’accepter un tel embargo,
surtout que certains pays membres dépendent à 100% du pétrole russe. Voilà
pourquoi, le sixième paquet comporte aussi quelques exceptions et quelques
mesures de transition pour les pays concernés, a encore ajouté Ursula von der
Leyen.
« Poutine
doit payer le prix fort pour sa brutale agression. L’avenir de l’Europe s’écrit
en Ukraine. Il s’agira d’une interdiction complète des importations de pétrole
russe, transporté par voie maritime ou par oléoduc, brut et raffiné. On
veillera à ce que l’interdiction soit progressive et ordonnée afin que nous et
nos partenaires, puissions bénéficier d’autres voies d’approvisionnement et que
l’impact sur le marché mondial soit réduit. Voilà pourquoi, nous renoncerons
progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six prochains
mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année, a
déclaré à Strasbourg la Présidente de la Commission.
Selon Reuters, la Hongrie, la Slovaquie,
la République Tchèque et la Bulgarie ont manifesté leur inquiétude quant à un
possible embargo sur le pétrole russe. Prague et Bratislava ont réclamé une
période de grâce de quelques années afin qu’elles puissent accroître leur
capacité de transport des gazoducs, tandis que Budapest ne soutient pas une
proposition qui porterait atteinte à sa sécurité énergétique. Pour sa part, la
Bulgarie a annoncé que si Bruxelles prévoyait des exceptions, elle aimerait pouvoir
en bénéficier. L’Allemagne, quant à elle, s’est dite prête pour un tel embargo
qui pourrait, selon elle, provoquer de possibles perturbations de
l’approvisionnement en carburants.
Quant
à la Roumanie, par la voix de son ministre de l’Energie, Virgil Popescu, le
pays s’est montré solidaire avec la position de la CE sur la question du pétrole
russe. Le responsable roumain a affirmé que sur l’ensemble du pétrole consommé,
70% provient des importations, dont seulement 30% d’origine russe.