Le scandale des déchets
La Roumanie n’est pas la déchetterie de l’Europe! 16 transports illégaux contenant près de 300 tonnes de déchets ont été arrêtés le mois dernier lors des contrôles douaniers. 13 d’entre eux provenaient d’Allemagne, les 3 autres venaient d’Autriche et de Hongrie. La loi stipule que seuls les déchets verts valorisables peuvent entrer en Roumanie. Les 300 tonnes de déchets figuraient dans les documents comme recyclables et destinés à l’industrie textile.
Roxana Vasile, 19.07.2016, 13:49
En réalité, il y en avait toute sorte de résidus, y compris des déchets médicaux très dangereux. Six opérateurs économiques auraient dû les entreposer dans des déchetteries de Roumanie, notamment du sud-est du pays. Une de ces firmes devait se charger à elle seule de 40% de la quantité totale. La Roumanie a le triste renom d’être une destination attractive pour ce genre d’opérations. Et pour cause. Alors que dans d’autres pays l’entreposage des déchets revient à 80 euros par tonne, en Roumanie il ne coûte rien.
La situation changera à partir du début 2017, affirmait la ministre roumaine de l’environnement, Cristiana Paşca Palmer, tout en soulignant la nécessité d’accroître la vigilance et de durcir les contrôles à la frontière. Cristiana Paşca Palmer: « Je voudrais que tous les opérateurs économiques entendent bien ce message: la Roumanie n’est pas la déchetterie de l’Europe. Tant qu’il y a une législation en la matière, il faut l’appliquer strictement. On ne peut importer que des déchets conformes aux normes en vigueur, à savoir recyclables, sinon tout est illégal ».
Cristiana Paşca Palmer a confirmé sans équivoque qu’il s’agit d’une affaire illite, dont les ramifications d’étendent à travers l’Europe. Et elle d’avancer l’hypothèse que les transports illégaux interceptés en juin ne soient que le sommet de l’iceberg. Les déchets qui devaient entrer illégalement en Roumanie ont été rapatriés dans leurs pays d’origine. Quant aux sociétés roumaines qui ont essayé d’enfreindre la loi, elles font l’objet de poursuites pénales. Par ailleurs, le renouvellement du parc automobile compte lui aussi parmi les mesures censées protéger l’environnement. Le programme connu sous le nom de « Rabla » (« Le tacot ») semble être un succès.
Tout propriétaire d’un vieux véhicule qui amène son tacot à la casse reçoit une prime pour l’achat d’une voiture neuve. Sur le montant total du programme pour l’année en cours, qui s’élève à 220 millions de lei (soit l’équivalent de près de 50 millions d’euros), 75 millions de lei sont destinés au programme « Tacot plus ». Ce dernier s’adresse aux Roumains désireux d’acheter des automobiles 100% électriques ou hybrides. Une partie de cet argent devrait servir à financer le réseau de bornes de recharge pour ce type de véhicules. Le ministère roumain de l’environnement estime qu’en 2016 grâce au programme « Le tacot », quelque 20 mille voitures polluantes seront mises hors d’usage. (trad Mariana Tudose)