Le résultat de la motion de censure
Aucune faille dans la coalition gouvernementale de Bucarest, formée par le Parti social démocrate, l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie, le Parti Conservateur et le Parti libéral. Seulement 194 Sénateurs et députés ont voté en faveur de la motion de censure déposée par le Parti national libéral alors que le document avait besoin d’au moins 278 voix pour être adopté. Vu que les groupes parlementaires libéraux ne comptent que 173 élus, les initiateurs eux-mêmes étaient plutôt pessimistes à la veille du vote.
Bogdan Matei, 12.06.2015, 16:03
Aucune faille dans la coalition gouvernementale de Bucarest, formée par le Parti social démocrate, l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie, le Parti Conservateur et le Parti libéral. Seulement 194 Sénateurs et députés ont voté en faveur de la motion de censure déposée par le Parti national libéral alors que le document avait besoin d’au moins 278 voix pour être adopté. Vu que les groupes parlementaires libéraux ne comptent que 173 élus, les initiateurs eux-mêmes étaient plutôt pessimistes à la veille du vote.
L’appui de différents parlementaires indépendants, populaires, dissidents sociaux-démocrates ou ex-membres du parti populiste PP-DD ne s’est pas avéré décisif, vu que la deuxième force de l’opposition, l’Union démocratique des Magyars de Roumanie n’a pas entièrement rejoint la démarché libérale. Sur le plan politique, la motion n’est qu’un simple exercice d’image, même si ses thèmes étaient des plus graves. Les libéraux accusaient le premier ministre d’être responsable du désastre enregistré aux bureaux de vote aménagés à l’étranger lors du scrutin présidentiel de novembre 2014, lorsque des milliers de personnes n’ont pas pu exercer leur droit de vote, après avoir fait la queue patiemment pendant des heures. Les élus libéraux ont également reproché à Victor Ponta, l’absence d’une loi du vote par correspondance, censée prévenir de telles situations.
Sous le titre Victor Ponta – démis pour excès de pouvoir et pour avoir bloqué les élections, la motion de censure accuse le Premier ministre social-démocrate d’avoir délibérément saboté le vote de la diaspora, majoritairement et traditionnellement favorable à la droite politique, dans le but de remporter lui-même le scrutin présidentiel. Le chef du cabinet de Bucarest a également été accusé d’avoir refusé l’organisation de scrutins partiels dans de nombreux départements, villes et communes, dont les élus locaux ne sont plus en fonction, car arrêtés pour des faits de corruption.
Le Premier ministre Victor Ponta a survécu donc à une nouvelle motion de censure, la troisième depuis son investiture en 2012. Mais, de l’avis des analystes politiques, Victor Ponta a seulement gagné une bataille, non pas la guerre. Aux yeux des médias, de l’opinion publique et des chancelleries étrangères, l’image de M. Ponta est gravement ternie par les scandales politiques et de corruption qui l’impliquent lui-même ou certains de ses proches.
Jeudi, un des poids lourds de son Cabinet, le ministre des Transports, Ioan Rus, a dû démissionner suite à des propos insultants impossible de citer, à l’adresse des Roumains travaillant à l’étranger, devenus, paraît-il, la marotte de certains leaders sociaux-démocrates. Il y a une semaine, le dépôt de la motion avait été éclipsé par l’annonce de la Direction nationale anti-corruption selon laquelle le Premier ministre était poursuivi pour plusieurs des faits de corruption : faux dans des écrits, complicité d’évasion fiscale, blanchiment d’argent, conflit d’intérêts, des faits que Victor Ponta aurait commis tant avant de devenir Premier ministre que depuis qu’il est à la tête du gouvernement de Bucarest.
Il est désormais le premier chef d’un cabinet de la Roumanie postcommuniste faisant l’objet d’un dossier pénal durant l’exercice de son mandat. Selon la presse roumaine, cette situation pourrait éreinter même la fidélité, jusqu’ici irréprochable de ses partenaires de la coalition gouvernementale. (trad.Alex Diaconescu)