Le rapport de la Commission européenne sur la Roumanie
Véritables radiographies des Etats membres de l’Union, les rapports semestriels de la Commission européenne analysent aussi bien les progrès que les retards enregistrés dans des domaines cruciaux, à commencer par l’économie et les politiques sociales et jusqu’à l’éducation et la Justice. Conformément à ces analyses, dans la majorité des pays communautaires, le redressement économique a contribué à la baisse des taux de chômage, même si leurs niveaux demeurent supérieurs à ceux d’avant la crise.
Bogdan Matei, 23.02.2017, 15:14
Véritables radiographies des Etats membres de l’Union, les rapports semestriels de la Commission européenne analysent aussi bien les progrès que les retards enregistrés dans des domaines cruciaux, à commencer par l’économie et les politiques sociales et jusqu’à l’éducation et la Justice. Conformément à ces analyses, dans la majorité des pays communautaires, le redressement économique a contribué à la baisse des taux de chômage, même si leurs niveaux demeurent supérieurs à ceux d’avant la crise.
Pour ce qui est de la Roumanie, pays qui a fêté ce 1er janvier, une décennie depuis son adhésion à l’UE, le rapport met en exergue la situation économique et les politiques sociales, mais exprime aussi certaines craintes relatives au déficit budgétaire qui pourrait dépasser cette année les 3% du PIB et aux progrès enregistrés jusqu’ici dans la lutte contre la corruption. La stabilité financière s’est améliorée en 2016, le système bancaire est suffisamment capitalisé et le volume des liquidités est lui aussi considérable.
Conformément au rapport de l’exécutif communautaire, ces deux dernières années, la Roumanie a connu une croissance économique soutenue, qui a franchi un pic de 4,9% en 2016. La réduction significative des taxes a pourtant provoqué une majoration du déficit budgétaire jusqu’à 2,8% du PIB et celui-ci pourrait dépasser les 3,6% en 2017 et les 3,9% en 2018.
Le marché de l’emploi a lui-aussi connu une consolidation notable, les salaires ont augmenté, alors que le chômage a baissé. Le taux de la pauvreté, un des plus élevés de l’Union, est à la baisse, mais les inégalités sociales persistent, et certaines catégories sociales sont toujours défavorisées : jeunes, familles avec beaucoup d’enfants, personnes à handicap, population d’ethnie rom, habitants du milieu rural.
Côté santé, plusieurs réformes ont été lancées en 2016, mais le système souffre à cause de l’inefficacité et de la corruption, alors que l’accès de la population aux soins médicaux est limité, notamment dans les villages. Dans le secteur de l’éducation, les mesures censées prévenir l’abandon scolaire seraient insuffisantes, selon les auteurs du rapport, qui notent également que les jeunes du milieu rural accèdent difficilement à l’enseignement supérieur.
Même si les réformes de l’administration publique ont connu une avancée notable en 2016, elles seraient également insuffisantes estiment les experts communautaires. La corruption persiste dans tous les domaines et demeure un obstacle pour le milieu des affaires. Malgré les efforts faits pour combattre ce fléau, les décideurs politiques risquent de péricliter tous les progrès faits dans ce domaine, met en garde Bruxelles, qui donne comme exemple la tentative de la coalition gouvernementale de Bucarest de modifier les codes pénal et de procédure pénale. Cette démarche a été perçue comme une tentative de blanchir plusieurs politiciens et responsables de l’administration centrale et locale.
Rappelons-le, la coalition formée par le PSD et l’ALDE a abandonné cette démarche, suite non seulement aux mises en garde exprimées par les partenaires occidentaux du pays, aux critiques de l’opposition et de la presse, mais surtout à cause des amples protestations tenues à Bucarest, dans les principales villes roumaines et au sein des communautés roumaines d’étranger. (trad. : Alex Diaconescu)