Le rapport de la BNR sur l’inflation
Il y a encore un an environ, les spécialistes, économistes, experts en finance et journalistes spécialisés attendaient avec intérêt les rapports de la Banque centrale. Aujourd’hui, même les citoyens lambda tentent de décoder le jardon ultra-spécialisé de ces communiqués. Ils sont en effet nombreux à subir les conséquences d’un phénomène aux causes multiples, et qui se répercute sur leur quotidien : la hausse de l’inflation.
Roxana Vasile, 10.08.2022, 14:28
Il y a encore un an environ, les spécialistes, économistes, experts en finance et journalistes spécialisés attendaient avec intérêt les rapports de la Banque centrale. Aujourd’hui, même les citoyens lambda tentent de décoder le jardon ultra-spécialisé de ces communiqués. Ils sont en effet nombreux à subir les conséquences d’un phénomène aux causes multiples, et qui se répercute sur leur quotidien : la hausse de l’inflation.
Alors, que raconte le nouveau rapport de la BNR, présenté, ce mardi, par son gouverneur, Mugur Isărescu ? La même chose que ce qu’expriment les roumains qui le subissent au quotidien : le taux d’inflation augmente à une vitesse vertigineuse depuis le mois d’avril, et a atteint 15 % en juin. Avec en toile de fond des prix exorbitants de l’énergie et des carburants, ainsi que la hausse des prix des denrées alimentaires, notamment des produits transformés. Selon le rapport, l’inflation aurait dû atteindre les 20 % si le gouvernement roumain n’était pas intervenu en plafonnant les prix de l’énergie – une matière première qui concerne tous les produits. En somme, il y a comme on dit « une bonne et une mauvaise nouvelle ».
L’inflation devrait diminuer progressivement, mais pas autant que ce que semblait initialement prévoir la BNR. Elle a en effet porté à 13,9 % ses prévisions sur l’inflation pour la fin de cette année et prévoit un taux d’inflation de 7,5 % pour la fin de l’année prochaine, contre 12,5 % et 6,7 % comme elle l’avait initialement envisagé dans ses prévisions en mai dernier. L’inflation devrait redescendre à 2,3% en milieu d’année 2024. Les personnes ayant contracté un prêt auprès des banques sont aussi directement touchées par cette augmentation des prix.
Dans la moitié des cas, les taux d’intérêt sont calculés en fonction de l’indice Robor.En janvier dernier, ce dernier était d’environ 3 %, contre 8 % aujourd’hui, bien au-dessus du taux de 5,5 % récemment fixé par la BNR. Le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isărescu, reconnaît qu’il est difficile de payer des sommes plus élevées qu’initialement prévu. Mais le message transmis aux citoyens depuis maintenant plus d’un an est clair : la période des faibles taux d’intérêt est terminée.
En temps normal, les taux d’intérêt fluctuent entre 3 et 6 %, les Roumains ne doivent donc pas s’attendre à une baisse dans les prochains mois ou les prochaines années. Mentionnant le Robor, le gouverneur Isărescu a déclaré que les prévisions avaient été exagérées et a tenu à transmettre un message personnel aux banques : que celles-ci restent attentives aux décisions prises par la BNR. En d’autres termes, qu’elles gardent espoir de voir les estimations du Robor revues à la baisse et se rapprocher des taux fixés par la politique monétaire.