Le président de la Roumanie en visite à Chişinău
La mise en place des réformes de la justice, la lutte contre la corruption et le développement économique restent les priorités de la République de Moldova, qui, après avoir conclu, en 2014, les accords d’association et de libre-échange avec Bruxelles, espère intégrer l’UE à l’horizon 2020. C’est ce que déclarait le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti, en soulignant que le soutien de Bucarest à ces efforts était essentiel : « De nombreux projets d’infrastructure sont en déroulement dans plusieurs secteurs, dont l’énergie, les transports, l’éducation et la santé. Ces projets vitaux pour la République de Moldova se matérialisent grâce à l’appui de Bucarest. J’ai fait part à monsieur le président de mon souhait de voir venir en République de Moldova le plus grand nombre possible d’investisseurs roumains dans tous les domaines ».
Bogdan Matei, 25.02.2015, 13:29
Alliée, partenaire, mentor du pays voisin dès 1991, lorsqu’il proclamait son indépendance à l’égard de Moscou, la Roumanie continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider Chişinău à sortir de la zone grise de l’espace ex-soviétique. Il n’y a que l’appartenance au monde libre et la promotion des valeurs occidentales qui peuvent garantir la démocratie, les droits des l’homme, l’Etat de droit et la prospérité auxquels aspirent les citoyens moldaves, a déclaré à Chişinău le président de la Roumanie, Klaus Iohannis : « J’ai discuté avec monsieur le président des avantages incontestables de l’intégration européenne. C’est l’unique garantie d’un avenir prospère, d’une vie sûre et digne pour tous les citoyens de la République de Moldova. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que les priorités actuelles de Chisinau continuent d’être les réformes à mettre en œuvre dans des domaines à fort impact sur la vie de la population, à savoir l’économie, le secteur financier, la justice et la lutte contre la corruption ».
Après la prise de ses fonctions, le 21 décembre dernier, Klaus Iohannis envisageait d’effecteur en République de Moldova sa première visite officielle en tant que président de la Roumanie. Comme la formation du nouveau cabinet de Chişinău a duré plus que prévu, il a reporté cette visite jusquaprès l’installation du nouvel Exécutif. Composé d’une coalition minoritaire entre libéraux-démocrates et démocrates et soutenu par les communistes pro-russes, le cabinet dirigé par le jeune homme d’affaires Chiril Gaburici est plutôt politiquement fragile et confus d’un point de vue géopolitique, affirment les analystes.
Avant son départ pour Chişinău, Iohannis avait opiné que la meilleure solution en vue de la poursuite du parcours européen de la République de Moldova aurait été celle d’un cabinet regroupant tous les partis pro-occidentaux ayant reçu le vote de la majorité des électeurs, le 30 novembre dernier. Il faisait allusion à la cooptation dans l’Exécutif des libéraux, lesquels sont restés dans l’opposition, malgré le fait que ce sont eux les promoteurs les plus résolus du rapprochement de Bucarest et de Bruxelles. Klaus Iohannis a également souligné que ce n’était là qu’une opinion, car la Roumanie ne saurait dicter ses choix au pays voisin. (trad. Mariana Tudose)