Le premier ministre roumain en visite à Bruxelles
Ce n’est pas un hasard que le premier déplacement à l’étranger du premier ministre roumain a été dans la capitale de l’UE. Après l’instabilité politique ayant précédé l’installation de son équipe, Mihai Tudose se devait de rassurer les responsables communautaires du sérieux de la Roumanie, de sa volonté de garder son statut de partenaire de confiance qui observe dûment ses engagements. C’est ce qu’il a dit aux présidents du Conseil et de la Commission européens, Donald Tusk et respectivement, Jean-Claude Junker, au chef du Parlement européen, Antonio Tajani, ou encore à la commissaire à la politique régionale, Corina Cretu. Avec eux, le premier ministre bucarestois a évoqué une multitude de sujets, depuis les derniers développements économiques et l’entrée du pays dans l’espace Schengen jusqu’aux réformes en justice et l’absorption des fonds européens. Or à ce dernier chapitre, la Roumanie est loin de se comporter en bon élève.
Florentin Căpitănescu, 12.07.2017, 13:26
Ce n’est pas un hasard que le premier déplacement à l’étranger du premier ministre roumain a été dans la capitale de l’UE. Après l’instabilité politique ayant précédé l’installation de son équipe, Mihai Tudose se devait de rassurer les responsables communautaires du sérieux de la Roumanie, de sa volonté de garder son statut de partenaire de confiance qui observe dûment ses engagements. C’est ce qu’il a dit aux présidents du Conseil et de la Commission européens, Donald Tusk et respectivement, Jean-Claude Junker, au chef du Parlement européen, Antonio Tajani, ou encore à la commissaire à la politique régionale, Corina Cretu. Avec eux, le premier ministre bucarestois a évoqué une multitude de sujets, depuis les derniers développements économiques et l’entrée du pays dans l’espace Schengen jusqu’aux réformes en justice et l’absorption des fonds européens. Or à ce dernier chapitre, la Roumanie est loin de se comporter en bon élève.
Toutefois, Mihai Tudose a souhaité mettre en exergue la moitié pleine du verre : « La bonne nouvelle c’est que nous avons réussi à débloquer, cette semaine, une enveloppe de 600 millions d’euros pour les autorités de gestion déjà mises en place, organismes qui commencent à recevoir le feu vert européen. C’est un premier bon signe ».
Dans le même temps, Mihai Tudose a précisé qu’il souhaitait que ses ministres collaborent plus étroitement avec les fonctionnaires européens. Voilà pourquoi, selon lui : « Au moins une fois par mois, tous les ministres impliqués dans des projets européens se rendront à Bruxelles, ils discuteront avec les commissaires, et auront des contacts réguliers au niveau du Conseil et de la Commission. Tout cela, pour que nos démarches entreprises en Roumanie n’arrivent plus de manière inexacte à Bruxelles, pour qu’il n’y ait plus de différences majeures entre la réalité et la perception ».
Côté économie, le premier ministre roumain a fait savoir que la limite de déficit budgétaire de 3% du PIB ne serait pas dépassée et que son cabinet l’introduirait pas le controversé impôt sur le chiffre d’affaires. En ce qui concerne l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, Mihai Tudose a affirmé que, techniquement, cela était possible, mais qu’il fallait encore résoudre les problèmes de nature politique et économique.
Mihai Tudose : «Au sujet de Schengen, mes interlocuteurs ont été d’accord que, d’un point de vue technique, tout est presque prêt, mais qu’il existe plutôt un problème politique et de concurrence, car c’est la dimension économique qui a pris le dessus. Mais nous sommes confiants que nous allons dépasser ce moment.»
Le Mécanisme de Coopération et de Vérification (MCV) par lequel Bruxelles surveille les réformes de la justice roumaine, depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE, a été un autre sujet à l’agenda des pourparlers de Bruxelles. Le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré pour sa part que, si le secteur judiciaire roumain maintenait son cours actuel, le MCV pourrait être suspendu à l’horizon 2019, lorsque Bucarest assumera la présidence tournante de l’Union. A son tour, le premier ministre roumain a assuré que son Exécutif n’allait pas changer les lois visant la justice sans en avoir discuté avec la société civile, sans un débat au Parlement et sans les faire connaître aux partenaires européens, tout en respectant les décisions de la Cour Constitutionnelle de la Roumanie. (Trad. Andrei Popov, Valentina Beleavski)