Le premier ministre entre une motion et la justice
Soupçonné de corruption, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta est la vedette d’un scandale qui ramène la Roumanie dans le collimateur de la presse internationale. Accusé de faux en écriture sous seing privé, complicité d’évasion fiscale de façon continue et blanchiment d’argent – des faits qu’il aurait commis il y a quelques années, lorsqu’il était avocat – Victor Ponta est visé par une enquête pénale de la Direction nationale anticorruption. Les procureurs ont également demandé à la Chambre des députés d’approuver le lancement de la procédure pénale contre le chef du gouvernement pour un possible conflit d’intérêts dans l’exercice de ses fonctions actuelles. Les infractions relèvent de l’affaire dans laquelle le sénateur Dan Şova (PSD), ancien ministre des Transports du cabinet Ponta, est accusé de corruption.
Corina Cristea, 08.06.2015, 13:41
Soupçonné de corruption, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta est la vedette d’un scandale qui ramène la Roumanie dans le collimateur de la presse internationale. Accusé de faux en écriture sous seing privé, complicité d’évasion fiscale de façon continue et blanchiment d’argent – des faits qu’il aurait commis il y a quelques années, lorsqu’il était avocat – Victor Ponta est visé par une enquête pénale de la Direction nationale anticorruption. Les procureurs ont également demandé à la Chambre des députés d’approuver le lancement de la procédure pénale contre le chef du gouvernement pour un possible conflit d’intérêts dans l’exercice de ses fonctions actuelles. Les infractions relèvent de l’affaire dans laquelle le sénateur Dan Şova (PSD), ancien ministre des Transports du cabinet Ponta, est accusé de corruption.
Les cabinets d’avocat de Sova et Ponta auraient conclu les contrats qui font actuellement l’objet d’un dossier pénal. Sur cette toile de fond, le président Klaus Iohannis a demandé la démission du premier ministre. « A mon avis, un premier ministre accusé de faits pénaux, cela met la Roumanie dans une situation impossible. Le pire qui pourrait arriver est une crise politique » – déclaré le chef de l’Etat. Et Victor Ponta de répondre sur les réseaux de socialisation qu’il ne démissionnera pas, puisque seul, le Parlement, qui l’avait nommé à ces fonctions, était en mesure de le démettre.
Ce qui plus est, dans un message transmis à ses partenaires étrangers et à la presse étrangère, le chef du cabinet de Bucarest affirme qu’il s’agit d’un dossier monté, d’une tentative de renverser l’actuel gouvernement. A noter aussi que Victor Ponta bénéficie du soutien de ses partenaires au pouvoir. Sa décision de ne pas démissionner produit la crise la plus grave de l’histoire de la Roumanie post-communiste, minant la crédibilité du pays et du gouvernement devant ses partenaires de l’UE, accuse le PNL, la principale formation politique d’opposition.
Sa coprésidente, Alina Gorghiu, encourage tous les parlementaires de la coalition au pouvoir à mettre fin à cette crise politique en votant la motion de censure déposée par les libéraux contre le gouvernement à la fin de la semaine dernière. Le document accuse l’Exécutif d’abus de pouvoir, pour avoir bloqué l’année dernière le droit des Roumains du pays et de la diaspora de voter, un doit garanti par la Constitution du pays. La motion met en lumière le fait que Victor Ponta aurait tenté de devenir président en sabotant de manière délibérée le droit de vote de la diaspora.
A l’heure actuelle, il refuse d’organiser des élections locales et parlementaire partielles pour les sièges vacants. Se ralliant à ses partenaires de la coalition au pouvoir, le PSD affirme pour sa part, que son leader dirige un gouvernement légitime, et qu’il n’y a aucun motif légal ou constitutionnel justifiant sa démission.