Le Parlement et l’opinion publique
Deux sujets sont âprement débattus actuellement par l’opinion publique roumaine — le projet de l’exploitation aurifère de Rosia Montana et la situation des chiens errants, ayant investi les rues des villes roumaines.
Corina Cristea, 09.09.2013, 14:28
Deux sujets sont âprement débattus actuellement par l’opinion publique roumaine — le projet de l’exploitation aurifère de Rosia Montana et la situation des chiens errants, ayant investi les rues des villes roumaines.
Pour ce qui est du dossier Rosia Montana, la controverse a atteint lundi son apogée. Les organisations écologistes, mais aussi les historiens ont haut et fort mis en garde contre la procédure d’exploitation qui suppose l’utilisation de cyanures — ce qui impliquerait, disent-ils, des risques importants de pollution irréversible de l’environnement ainsi que la destruction d’une partie du patrimoine architectural et historique de la région. Des arguments qui ont mobilisé des milliers de Roumains. Une semaine durant, ils sont descendus dans les rues de Bucarest et d’autres grandes villes du pays ainsi qu’à l’étranger, pour protester fermement contre ce projet, dont la mise en œuvre ou la suspension traînent depuis plus d’une décennie.
Le projet a été contesté par le premier ministre, Victor Ponta, lui-même, qui a parlé à la presse de son avis partagé. Bien que l’exploitation aurifère eût été avalisée par le gouvernement qu’il dirige, lui-même, en sa qualité de député, lui donnerait un vote négatif, avait affirmé Victor Ponta. La solution pour le projet Rosia Montana était son rejet par le Sénat et puis par la Chambre des députés, a encore estimé le chef du cabinet de Bucarest. L’avantage de l’exploitation minière de Rosia Montana était la création d’emplois et les investissements ; désormais un autre inconvénient vient s’ajouter aux autres — le procès qui s’ensuivra entre l’Etat roumain et la société titulaire du projet, a encore expliqué le premier ministre social-démocrate.
A cette position s’est rallié son partenaire de coalition, le président libéral du Sénat, Crin Antonescu, qui a, pour sa part, affirmé que le projet n’était pas soutenable ; il pourrait diviser la société roumaine et nourrir les suspicions à l’égard de l’honnêteté des hommes politiques importants, que l’opinion publique pourrait percevoir comme faisant du lobbying incorrect. Un retrait similaire du projet a été exigé par le leader du Parti démocrate-libéral, d’opposition, Vasile Blaga.
En revanche, sur place, à Rosia Montana, les maires d’une quarantaine de communes ont rassemblé leurs habitants et protesté contre ce revers. Ils ont demandé aux élus parlementaires de voter en faveur de la reprise des activités minières dans cette région du centre-ouest de la Roumanie, gravement affectée par le chômage.
La loi des chiens errants se trouve elle aussi à l’agenda du Parlement de Bucarest. C’est un sujet qui divise la société roumaine en deux camps — celui des partisans et celui des opposants de l’euthanasie comme solution au problème des chiens appelés aussi « communautaires ». Cette fois-ci, la mort d’un gamin de quatre ans, attaqué par une meute de chiens près d’un parc de la capitale roumaine, semble avoir mobilisé les pouvoirs locaux, qui exigent une décision du pouvoir législatif. A cela s’ajoute un référendum, également local, qui sera organisé, le 6 octobre prochain, à Bucarest, une ville dont les rues sont arpentées par 65 mille chiens errants. (trad. : Ileana Taroi, Andrei Popov