Le nouveau cabinet de Bucarest devant le Parlement
Perçu par l’ensemble de la société comme une solution salvatrice après l’expérience de la période post-communiste, pendant laquelle les différents gouvernements qui se sont succédé ont rivalisé d’impuissance, le cabinet de technocrates proposé par Dacian Cioloş n’a pas la tâche facile. Il doit confirmer les espoirs que les Roumains nourrissent depuis 26 ans maintenant, d’une gouvernance efficace et transparente, inaltérée par la corruption et des intérêts mesquins.
Florentin Căpitănescu, 16.11.2015, 13:15
Perçu par l’ensemble de la société comme une solution salvatrice après l’expérience de la période post-communiste, pendant laquelle les différents gouvernements qui se sont succédé ont rivalisé d’impuissance, le cabinet de technocrates proposé par Dacian Cioloş n’a pas la tâche facile. Il doit confirmer les espoirs que les Roumains nourrissent depuis 26 ans maintenant, d’une gouvernance efficace et transparente, inaltérée par la corruption et des intérêts mesquins.
L’ancien commissaire à l’Agriculture, Dacian Cioloş, qui jouit d’une bonne image à Bucarest comme à Bruxelles, a avancé une liste de 22 ministres, peu connus du grand public, mais dont les CV bien garnis de réalisations les recommandent pour leurs futures fonctions. Ils sont soit des managers expérimentés issus du secteur privé, comme c’est le cas du vice-premier ministre Costin Grigore Borc, à qui on a confié le poste de ministre de l’Economie, soit des diplomates réputés, tel le conseiller présidentiel Lazăr Comănescu, nommé à la tête de la diplomatie ou bien l’actuel ambassadeur roumain à Londres, à qui reviendra le portefeuille de la Défense.
On y retrouve également des fonctionnaires de haut rang des institutions européennes, telle Anca Dragu, nommée au poste de ministre des Finances, et des activistes de la société civile, comme Cristina Guseth, future ministre de la Justice. Enfin, certains autres, ont par le passé exercé des fonctions qui ont croisé la politique, comme c’est le cas du sociologue Vasile Dîncu, ancien sénateur du Parti social-démocrate, plus grand parti de gauche en Roumanie, qui a été nominé à la tête du ministère du Développement régional.
Voici ce que Dacian Cioloş déclarait au sujet des critères qui sous – tendent ces nominations: « Nous avons tenu compte du professionnalisme, de la probité et de l’ouverture au dialogue. Ces gens seront auditionnés par le Parlement, dont j’espère obtenir le vote de confiance. »
Au cas où il serait investi, le plus probablement mardi, à l’issue des auditions par les commissions parlementaires, la première tâche du nouvel Exécutif sera dadopter un projet de budget 2016. Dacian Cioloş: « Je n’envisage d’opérer aucune coupe ni de rejeter les différentes propositions ou décisions déjà prises par le Parlement. D’autre part, je ne souhaite pas non plus mettre en danger la crédibilité de la Roumanie en proposant un budget insuffisamment consistent et solide. »
A en juger d’après les positions exprimées par les leaders des partis parlementaires, on dirait que la validation du cabinet Cioloş serait une simple formalité. Il n’est pas moins vrai cependant que les partis n’ont pas le choix, affirment les analystes politiques, selon lesquels personne n’est prêt à prendre le risque d’une perte de capital électoral, une année avant les élections municipales et législatives et au moment où tout le monde réclame le changement radical de la classe politique tout entière. (trad.: Mariana Tudose)